Burkina Faso : Grève générale de 120H dans le secteur public

Les leaders syndicaux ont lancé une grève générale du 16 au 20 mars 2020 soit 120H, ce qui a contribué au ralentissement des activités de l’administration publique. Les syndicalistes entendent par là lutter contre l’instauration de l’impôt sur le traitement des salaires IUTS. Pour rappel, le gouvernement burkinabè avait étendu en février l’impôt unique sur le traitement des salaires (IUTS) aux primes et indemnités des travailleurs du secteur public.
Le mot d’ordre de grève est largement suivi dans la capitale Ouagadougou et un peu partout dans le pays en à croire les organisateurs. Le collectif syndical de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), l’intersyndical des magistrats, la coordination des syndicats du ministère de l’Économie sont, en effet, les chefs de file de ce mouvement. Le service minimum a été prévu dans lors de ces mouvements dans le domaine de la santé ; des hydrocarbures et des transports. Pour le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié cette grève s’inscrit dans la revendication d’une amélioration du pouvoir et vise « l’annulation pure et simple de l’IUTS sur les primes et indemnités de l’ensemble des travailleurs et le remboursement immédiat des coupures faites”. (…) Nous payons déjà des impôts (…)”, a-t-il dit.
Pour le gouvernement avec l’application de cet impôt il s’agissait de “corriger une injustice et d‘établir une équité” avec les travailleurs du privé déjà assujettis à cet impôt. Ainsi sur les quelque 200.000 agents que compte la fonction publique, 190.000 d’entre eux ont vu leur salaire de février diminué de montants compris entre 1.000 et 5.000 FCFA. Le gouvernement à travers son ministre de la communication porte-parole du Gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou a assuré que “Le gouvernement reste ouvert aux discussions” sur la mise en œuvre de l’IUTS et se défend par cet argument “on ne peut pas se priver aujourd’hui du troisième élément de recettes de l’Etat qui est l’IUTS”. Contre l’argument de mobilisation des ressources sur lequel se focalise le gouvernement pour étendre l’application de l’IUTS, les syndicats proposent des secteurs ‘’bien porteurs’’. Ils suggèrent entre autres, l’impôt sur les bâtiments et propose une plateforme revendicative articulée en 5 points : l’arrêt des mesures de baisse du pouvoir d’achat, l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, l’arrêt du pillage des ressources nationales, garantie du droit à la sécurité des populations et le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement.
St Pierre