Burkina Faso: La statue corrigée de Thomas SANKARA dévoilée au grand public

Le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT) du Burkina Faso et le Comité International Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) ont dévoilé le dimanche 17 mai 2020 la statue corrigée du président Thomas Sankara et des douze bustes de ses compagnons. C’était en présence de membres du gouvernement, d’anciens compagnons de l’ex-président et des familles des compagnons d’infortune de Thomas Sankara, victimes des événements du 15 octobre 1987.

La statue du président Thomas SANKARA est de cinq (5) mètres entièrement réalisée en bronze patiné à partir de la technique de la cire perdue.

Inauguré officiellement le 2 mars 2019, la statue du président Thomas Sankara avait fait l’objet de nombreuses critiques et d’indignation au sein de l’opinion nationale. Bon nombre de citoyens estimaient que  les traits du visage sculptés  du leader charismatique de la révolution d’août 83 étaient méconnaissables. L’œuvre avait donc été ramenée en atelier en vue de prendre en compte les nombreuses remarques et observations reçues après la cérémonie. Plus d’une année, la géante statue  de bronze a finalement retrouvé sa place au Conseil de l’entente et a été dévoilée au public le dimanche 17 mai 2020 par le Comité Internationale mémorial Thomas Sankara (CIM-TS). Cette fois-ci, elle  semble être la bonne. C’est du moins le sentiment des personnalités présentes sur les lieux où le leader de la révolution a été assassiné avec douze de ces compagnons un certain  15 octobre 1987.

Le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry a réitéré la disponibilité du gouvernement à soutenir le comité international afin que le Burkina Faso ait un mémorial “digne de ce nom”.

Une œuvre  satisfaisante

A en croire le Comité, il serait prétentieux de dire qu’on peut réaliser à 100% le personnage de Sankara.  “Nous ne sommes pas fermés à ce que des Coréens, des Chinois ou d’autres nationalités puissent nous appuyer pour qu’on ait des statues de meilleure qualité. Ce n’est pas exclu. Mais pour l’instant, nous sommes fiers de cette statue et nous l’assumons », a laissé entendre Luc Damiba, secrétaire général du CIM-TS. Allant dans le même sens, Mousbila Sankara, ancien diplomate estime qu’on ne doit pas demander aux gens de faire plus que ce qu’ils ont fait “l’œuvre est déjà très bien” a -t-il déclaré. Du côté du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry a réitéré la disponibilité du gouvernement à soutenir le comité international afin que le Burkina Faso ait un mémorial “digne de ce nom et qui soit à la hauteur du capitaine Thomas Sankara”. Pour sa part, Jean Luc Bambara  qui a dirigé l’équipe de réalisation de la statue de bronze a déclaré qu’il assumait tout ce qui s’est passé. “Nous avons travaillé à un moment donné où les aléas climatiques n’ont pas été favorables. Ce résultat n’est pas celui auquel on s’attendait. On pouvait faire mieux », a reconnu l’artiste en citant l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings qui là encouragé en ces termes: “Vous avez su capter l’esprit de Sankara”.

La statue en attendant l’achèvement du mémorial

En en attendant la réalisation du mémorial dédié à l’ancien chef d’Etat, c’est une imposante  stèle d’environ 8 mètres qui se dresse au Conseil de l’entente.   Techniquement, il s’agit d’une statue de cinq (5) mètres entièrement réalisée en bronze patiné à partir de la technique de la cire perdue. Elle est montée sur un socle en béton de trois (03) mètres de haut en forme pyramidale à quatre (04) face comportant sur chacune trois (03) des douze (12) bustes symbolisant les douze (12) camarades fauchés avec le capitaine SANKARA le 15 octobre 1987. Selon le CIM-TS l’œuvre a été réalisée avec une enveloppe de 150 000 000 (FCFA). En rappel,  le projet du  Mémorial a été lancé le 2 octobre 2016 par l’Etat Burkinabè et les acteurs de la société civile internationale en vue de fédérer plusieurs initiatives visant à honorer et à promouvoir la pensée politique et les actions de la révolution Burkinabè de 1983 sous le leadership du président Thomas Sankara. Ce joyau a pour but de susciter un meilleur engagement de la jeunesse à reprendre le flambeau de la révolution comme processus de construction du présent et de l’avenir.

Par N. Judith SANOU