Francophonie : Louise Mushikiwabo officiellement installée à la tête de l’organisation

L’ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, élue secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en octobre 2018, a officiellement pris ses fonctions le 3 janvier 2019. Elle remplace à ce poste la Canadienne Michaëlle Jean qui aura fait un seul mandat.

Louise Mushikiwabo (à gauche), la nouvelle secrétaire générale de l’organisation a été investie pour quatre ans. Désignée Secrétaire générale de l’OIF le 12 octobre 2018, l’ancienne ministre des affaires étrangères rwandaise succède à la Canadienne Michaëlle Jean(à droite)

C’était au cours d’une cérémonie brève organisée au siège de l’organisation à Paris que Louise Mushikiwabo, la nouvelle secrétaire générale de l’organisation a été investie pour quatre ans. Désignée Secrétaire générale de l’OIF le 12 octobre 2018, l’ancienne ministre des affaires étrangères rwandaise succède à la Canadienne Michaëlle Jean qui a fait un seul mandat à la tête de l’organisation. « Nous travaillerons dans un esprit de solidarité et de dialogue permanent afin de répondre efficacement aux priorités de nos chefs d’États et de gouvernements », a déclaré Louise Mushikiwabo, citée dans un bref communiqué de l’OIF. « Je suis impatiente de mettre mon expérience et ma volonté au service de notre Francophonie », a-t-elle ajouté.
Désignée par consensus, comme le veut la tradition, par les chefs d’Etats et de gouvernements, lors du XVIIe Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Erevan (Arménie) en octobre 2018, la candidature de l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda avait reçu le soutien de la France, premier bailleur de fonds de l’OIF, et de l’Union africaine présidée par Paul Kagamé et même du Canada et du Québec à quelques heures de sa désignation par les chefs d’États et de gouvernements lors du huis clos d’Erevan. Mais la candidature de l’ancienne chef de la diplomatie rwandaise n’était pas exempte de critique. Les détracteurs de sa candidature pointaient notamment le fait que le français a été remplacé par l’anglais en tant que langue d’enseignement à l’école à l’issue d’une réforme en 2008, et ciblaient le bilan en matière des droits de l’Homme du pays. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, l’Etat français s’est déclaré « convaincu » que Louise Mushikiwabo « saura donner une nouvelle impulsion à l’OIF, acteur important de la diffusion de la langue française et des valeurs francophones en faveur de la paix, de la démocratie, des droits de l’Homme et de l’égalité entre les femmes et les hommes ». « L’OIF se trouve à une période charnière et la France souhaite l’accompagner dans ses transformations à venir », poursuit le texte. Deuxième femme arrivée à la tête de l’organisation, Louise Mushikiwabo devient la quatrième secrétaire générale à diriger l’OIF, après Michaëlle Jean (2015-2018), le Sénégalais Abdou Diouf (2003-2014) et l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali (1998-2002). Avec l’arrivée de Louise Mushikiwabo à la tête de l’organisation francophone, le poste revient dans son berceau africain. Depuis la création du poste du Secrétariat général, excepté la Canadienne Michaëlle Jean, l’institution a toujours été dirigée par des africains. En rappel, la Francophonie a été créée en 1970 par les pères fondateurs tels que le sénégalais Léopold Sédar Senghor, le tunisien Habib Bourguiba et le nigérien Hamani Diori, au lendemain de la décolonisation africaine dans le but de promouvoir les relations entre les pays ayant la langue française en partage. Aujourd’hui, ce mouvement francophone compte 8 Etats et gouvernements et représente près de 300 millions de francophones dispersés sur les cinq continents.
Auguste Don de Dieu