Afrique du Sud : l’ANC suspend son secrétaire général pour corruption

L’ANC, parti historique au pouvoir en Afrique du Sud, a suspendu son secrétaire général Ace Magashule accusé de corruption. C’est un succès pour le président Cyril Ramaphosa, qui jouait gros sur ce dossier, au sein d’un parti fractionné.

Le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela, parti au pouvoir et mêlé dans des affaires de corruption depuis plusieurs années, travaille à redorer son image. Pour ce faire, le chef de l’Etat mène une lutte acharnée contre la corruption et même les hauts responsables de son parti ne sont pas épargnés. C’est le cas  du secrétaire général du parti.   En effet, Ace Magashule est devenu cette semaine le premier haut responsable de l’ANC à être mis à l’écart dans le sillage de la nouvelle politique anti-corruption du parti. « Vous êtes, par la présente, suspendu temporairement à partir du 3 mai 2021 jusqu’à l’issue finale de votre procédure judiciaire », a informé Jessie Duarte, secrétaire générale adjointe du Congrès national africain, dans une lettre adressée à Ace Magashule, indiquant que cette décision serait « dans le meilleur intérêt » du parti. 

L’ANC suspend son secrétaire général, Ace Magashule, pour corruption

Signe fort

 « C’est le premier signe vraiment fort que l’ANC est prêt à faire le ménage dans ses rangs. Il lui reste un sacré chemin à parcourir mais c’est une condition préalable absolue pour s’attaquer à la corruption », s’est réjoui auprès de l’AFP David Lewis, directeur de l’ONG Corruption Watch, cité par France 24. C’est également une victoire pour le chef de l’Etat Cyril Ramaphosa qui a fait de la corruption son cheval de bataille depuis son arrivée au pouvoir. Pour certains analystes, la mise à l’écart de Ace, accorde au président une plus grande marge de manœuvre au sein du parti. La mise à l’écart de Magashule représente « une consolidation du pouvoir du président Ramaphosa au sein de l’ANC » dans les luttes de factions actuelles, qui « nuisent à la gouvernance », entre son courant et celui de « l’ancien président Jacob Zuma et Ace Magashule d’autre part », analyse la Fondation De Klerk.

Le président Cyril Ramaphosa veut mettre fin à la corruption dans le pays et même son parti n’épargne pas à cette lutte

Actuellement en liberté sous caution, « Ace » sera jugé en août aux côtés d’une quinzaine de coaccusés, pour avoir notamment volé de l’argent public mis de côté en 2014 pour désamianter des logements sociaux, lorsqu’il était Premier ministre du Free State. Les travaux n’ont jamais eu lieu : les enquêteurs estiment que l’équivalent de près de dix millions d’euros ont été empochés.

Line Rose