Bientôt l’abolition de la peine de mort en Sierra Leonne ?

Le gouvernement de la Sierra Leone a annoncé, mercredi dernier, au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU son souhait d’abolir la peine de mort dans le pays. La législation doit être soumise au Parlement pour son approbation. La dernière exécution remonte à 1998.

La Sierra-Leone réfléchit à l’abolition de la peine de mort

Le gouvernement sierra-léonais a décidé de soumettre au Parlement l’abolition de la peine de mort, a indiqué, mercredi 12 mai, le vice-ministre de la Justice, Umaru Napoleon Koroma, au Conseil des droits de l’homme à l’ONU. « Une fois que la législation aura été soumise au Parlement et qu’elle aura été approuvée, c’en sera fini de l’histoire de la peine de mort », a-t-il déclaré selon Africanews, sans préciser la date de la présentation du texte au Parlement. A l’en croire, la décision d’abolir la peine de mort vise à faire “respecter les droits humains fondamentaux des Sierra-Léonais”. Le pays a souvent été critiqué par les défenseurs des droits de l’Homme pour avoir maintenu jusqu’à présent la peine de mort dans son arsenal juridique. Cependant, aucune exécution n’a eu lieu depuis plus de vingt ans, les sentences étant généralement commuées en peine de réclusion à perpétuité.

La dernière exécution remonte à 1998

En Sierra Leone, le vol aggravé, le meurtre, la trahison et la mutinerie sont condamnable par la peine de mort, selon la Constitution du pays. En 2020, 39 condamnations à mort ont été prononcées dans le pays, soit près du double qu’en 2019, selon Amnesty International.

Mais la dernière exécution remonte à 1998 : celle de 24 officiers, fusillés sur une plage proche de Freetown pour une tentative de coup d’État.

En Sierra Leone, la dernière exécution remonte à 1998

Si la décision du gouvernement du président Julius Maada Bio venait à être effective, ce serait une victoire de plus pour les défenseurs des droits humains. Selon Amnesty International, fin 2020, on comptabilisait 144 pays abolitionnistes en droit ou de facto, c’est-à-dire n’ayant pas procédé à des exécutions au cours des dix dernières années. Soit près des trois quarts des États dans le monde. Les condamnations à mort en Afrique subsaharienne ont reculé de 6% l’an dernier, passant de 325 en 2019 à 305 en 2020, selon l’ONG. Les exécutions ont chuté dans la même région de 36%, passant de 25 en 2019 à 16 l’an dernier. La Chine, l’Iran, l’Egypte, l’Irak et l’Arabie Saoudite sont les pays qui recourent le plus à la peine de mort, à en croire Amnesty Internationale.

Line Rose