Burkina Faso : Le médiateur de la CEDEAO préoccupé par la situation sécuritaire dans le pays

Le président du Faso Paul Damiba a reçu en audience à Ouagadougou Mahamoudou Issoufou, le médiateur de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La situation sécuritaire du pays et les contours de la Transition ont été abordés entre les deux personnalités.
Le Burkina Faso évolue depuis le 24 janvier 2022 sous la direction d’une junte militaire ayant renversé Roch Kaboré, le président d’alors. Plusieurs organisations internationales et sous-régionales dont la CEDEAO avait condamné ce coup de force. Cependant, afin de contribuer à la recherche de la paix et à l’élaboration d’un chronogramme pour la transition, l’ancien président nigérien Mahamoudou Issoufou a été désigné médiateur entre cette organisation et l’Etat burkinabè. Présent à Ouagadougou entre le 17 et 18 juin 2022, l’ancien président du Niger a eu des entretiens avec l’exécutif burkinabè, certains présidents d’institution ainsi que l’ensemble des ambassadeurs en poste dans la capitale burkinabè. Au terme de sa visite de 48 heures, Mahamoudou Issoufou a fait le point de ses échanges devant la presse. « A l’occasion de toutes ces rencontres, en particulier avec le président du Faso, nous avons abordé les questions liées à la sécurité, au retour à l’ordre constitutionnel normal, à l’humanitaire et au développement. Nous avons mis l’accent sur l’étroite liaison qui existe entre tous ces défis », a-t-il fait savoir.

Élaborer un chronogramme de transition accepté de tous

Le pays des Hommes intègres est confronté depuis 7 ans à des attaques terroristes de plus en plus meurtrières. La dernière en date, perpétrée contre des populations civiles à Seytenga, a fait provisoirement 86 morts. Abordant cette actualité, le médiateur de la CEDEAO a manifesté sa solidarité et sa compassion envers le peuple burkinabè. « Ces évènements de Seytenga, très douloureux, prouvent combien la situation sécuritaire demeure difficile. Depuis le début de ces attaques en 2015-2016, il a été enregistré au Burkina Faso des milliers de morts et de blessés. Aujourd’hui 40% du territoire burkinabè sont hors de contrôle de l’Etat », a déploré Mahamoudou Issoufou. A l’entendre, hormis le phénomène terroriste, le Burkina Faso est également confronté à une crise multidimensionnelle d’ordre humanitaire, économique et politique. À cet effet, l’hôte du président Damiba a traduit la disponibilité de la CEDEAO à accompagner le Burkina Faso dans la résolution de cette crise ainsi qu’à l’élaboration d’un chronogramme de transition accepté de tous. En rappel Mahamoudou Issoufou a été nommé Médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso à l’issue du récent sommet de l’organisation tenu à Accra au Ghana le 4 juin 2022. Celui-ci est à sa première mission au pays des Hommes intègres.

Abdoul Karim TAPSOBA