Centrafrique : Maxime Mokom, ancien anti-Balaka, remis à la CPI

Les autorités tchadiennes ont remis à la Cour pénale internationale un ancien chef de milice centrafricain accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité

Le tribunal de La Haye a déclaré lundi 14 mars dans un communiqué que Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka, soupçonné de crimes commis en 2013 et 2014 à Bangui et dans d’autres localités de la République centrafricaine, était désormais sous sa garde. En 2013, la RCA a sombré  dans un  conflit lorsque le président François Bozizé a été renversé par une coalition rebelle appelée la Séléka, issue en grande partie de la minorité musulmane. Le coup d’État a déclenché un bain de sang sectaire entre la Séléka et les forces anti-Balaka , majoritairement chrétiennes ou animistes. Selon la CPI, Mokom était le chef d’un groupe anti-Balaka, puis. En 2019, il est devenu ministre du désarmement et de la démobilisation du pays. La CPI a déclaré avoir “trouvé des motifs raisonnables” de soupçonner que Mokom, en sa qualité de coordinateur national des opérations des anti-balaka, était responsable de crimes contre l’humanité, notamment de meurtre, de torture, de persécution et de  disparition forcée.

Sur le front des crimes de guerre, il est soupçonné, entre autres, d’avoir « dirigé intentionnellement une attaque contre la population civile » et une attaque contre le personnel d’assistance humanitaire ainsi que d’avoir enrôlé des combattants dès l’âge de 15 ans. ”M. Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka a été remis à la Cour pénale internationale par les autorités de la République du Tchad en vertu d’un mandat d’arrêt de la CPI délivré sous scellés le 10 décembre 2018 “, a déclaré à l’AFP la Cour, ajoutant que la comparution initiale de M. Mokom aura lieu en temps voulu. Deux anciens dirigeants anti-Balaka, Patrice-Edouard Ngaissona et Alfred Yekatom, sont déjà jugés à la CPI. En septembre, un chef présumé de la Séléka sera jugé par la CPI pour faire face à des accusations.

K.Fiakofi