Centrafrique : RSF dénonce l’arrêt de l’enquête sur le meurtre de la journaliste Camille Lepage

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé mercredi l’arrêt des investigations sur le meurtre de la journaliste française Camille Lepage en Centrafrique le 12 mai 2014, et demandé aux autorités judiciaires de la RCA et de la France de relancer l’enquête, a rapporté l’agence Anadolu.

« Huit ans après que la photoreporter française a été tuée par balle en République centrafricaine (RCA), les investigations sont complètement à l’arrêt et les circonstances de sa mort restent à éclaircir », a dénoncé RSF dans un communiqué publié mercredi 11 mai. « Les témoins n’ont pas tous été interrogés, certaines pistes n’ont pas été explorées, aucune reconstitution des faits n’a été effectuée et le dossier d’instruction est même resté introuvable pendant plusieurs mois », a fustigé l’ONG de défense des droits des journalistes. « Les difficultés liées au contexte sécuritaire ou sanitaire ne peuvent pas justifier l’absence totale d’implication des autorités judiciaires françaises et centrafricaines ces dernières années pour identifier les auteurs de cette embuscade meurtrière et leur mobile », a déclaré le responsable du bureau Afrique de RSF Arnaud Froger, selon l’agence Anadolu.

Des journalistes centrafricains également tués en 2014

Camille Lepage n’avait que 26 ans au moment de sa mort. Cette jeune photojournaliste française, qui effectuait un reportage en Centrafrique, avait été tuée le dimanche 12 mai 2014 « alors qu’elle accompagnait un convoi d’anti-balakas (milice chrétienne) pour couvrir le pillage d’un village » dans la région de Bouar (Ouest), près du Cameroun et du Tchad selon RSF. L’embuscade avait eu lieu à Gallo, un village situé sur l’axe Bouar-Garoua-Boulaï (Cameroun), à une soixantaine de kilomètres de Bouar. Le parquet de Paris avait ouvert le 15 mai 2014 une enquête préliminaire sur sa mort. « Ces dernières années, aucun acte d’enquête important n’a été effectué pour identifier les motifs et les auteurs des tirs sur le convoi motorisé à bord duquel se trouvait Camille Lepage », a relevé RSF rappelant que d’autres journalistes centrafricains à l’instar d’Elisabeth Blanche Olofio, Désiré Luc Sayenga et René Padou ont été tués en marge de la crise en 2014. Depuis le coup d’Etat ayant renversé François Bozizé en 2013, la RCA est plongée dans une crise sécuritaire qui a fait de nombreuses victimes.

Pierre Oued.