Dieynaba Sidibé, la graffeuse qui milite pour la promotion des droits des femmes

Dans un pays conservateur comme le Sénégal, Dieynaba Sidibé a su s’imposer dans le domaine du street art, un milieu dominé par les hommes. Surnommée Zeinixx, elle est la première femme sénégalaise graffeuse professionnelle du pays. Elle met surtout son art au service des causes sociales.

Dieynaba Sidibé alias Zeinixx est la première femme sénégalaise graffeuse professionnelle qui a su s’imposer dans le milieu influent du street art au Senegal. Elle a commencé à graffer en 2008 en autodidacte aux côtés d’autres graffeurs plus anciens, malgré les débuts difficiles. “C’était difficile à cause du public. Contrairement à ce que l’on peut penser, ce sont les graffeurs avec qui j’étais qui m’ont boostée, parce qu’ils ne m’ont jamais regardée en tant que femme, mais toujours en tant qu’artiste. Ça m’a poussé au-delà de mes limites”, a-t-elle expliqué à RFI. Si la jeune dame ne peignait au début que sur des toiles, elle va réaliser que le mûr peut être un véritable espace d’expression. “J’étais devant la télé, dans mon salon, et j’ai vu ces images d’artistes en train de peindre de grands murs…Je peignais déjà sur de grandes toiles et je me suis rendu compte que les murs offraient des surfaces d’expression encore plus vastes”, raconte t-elle selon artsprints.com.

Un moyen de se battre pour l’égalité des sexes

A travers son art, Dieynaba va militer pour les causes qui lui sont chères, notamment celles qui touchent les femmes. Etant l’une des femmes pionnières de cet art au Sénégal, elle a décidé d’en faire un moyen pour promouvoir les droits des femmes. Pour elle, le graffiti est une alternative à l’éducation. Un moyen de se battre pour l’égalité des sexes. En plus de militer pour des questions sociales, Elle s’est aussi engagée à transmettre son art aux jeunes générations. Elle a créé Zeinixx Entertainment, une entreprise qui organise des ateliers d’arts visuels pour les jeunes artistes. Zeinixx à son actif plusieurs festivals internationaux de graffiti, entre autres le Festival Art Sanaa en Australie, le Festival international de graffiti et street art en France. Elle a également participé à l’initiative des 16 jours d’activisme de l’ONU contre la violence basée sur le genre. Ses graffitis recouvrent les murs de lieux importants à Dakar, dont le mur du Centre culturel Blaise Senghor depuis 2015 ; le mur de l’Ambassade des Etats-Unis au Sénégal.

Parallèlement à sa passion pour les graffitis, Dieynaba Sidibé est aussi une artiste slameuse, chanteuse et chef d’entreprise. Elle fait partie des artistes qui ont reçu l’« Award Makers Muse ! Kindle Project’s 2020 ».

Roseline BADO