Elevage au Nigeria: le déficit en médecins vétérinaires menace le secteur

Au Nigeria, le déficit en médecins vétérinaires menace le secteur de l’élevage qui connaît un essor ces dernières années, a indiqué l’Agence Ecofin. Le pays compte 25 % du cheptel en Afrique occidentale et centrale. Cependant, il peine à former en quantité des vétérinaires dont la demande est de plus en plus croissante. 

Selon le Conseil nigérian des vétérinaires, le Nigeria a besoin d’au moins 3870 vétérinaires pour combler son déficit actuel de professionnels dans ce domaine.

Même si le déficit se faisait déjà ressentir depuis des années, la récente alerte a été lancée fin 2020 par un responsable de l’Etat de Gombe, au nord-est du pays.

Alhaji Mohammed Magaji, représentant du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage à Gombe, a confié à l’Agence Ecofin  que l’Etat ne comptait que 8 médecins vétérinaires accrédités et environ un million d’animaux de ferme.

Selon toujours notre source, le déficit n’est pas sans conséquence sur le secteur de l’élevage, dans la mesure où ces professionnels jouent un rôle déterminant dans la production animale, la prévention des maladies et la conservation de la faune.

Le Nigeria a besoin d’au moins 3870 vétérinaires pour combler son déficit actuel. Ce déficit peut être comblé en augmentant les offres de formation dans le domaine.

Le géant d’Afrique représente 25 % du cheptel en Afrique occidentale et centrale

Les Etats d’Oyo et de Katsina avaient déjà interpellé les autorités pour avoir plus de médecins vétérinaires. Selon le Conseil, le Nigeria a besoin d’un minimum de cinq vétérinaires par zone de gouvernement local pour endiguer efficacement les flambées de maladies et assurer la surveillance de la production. Notons que le pays compte environ 774 zones.

Le géant d’Afrique représente 25 % du cheptel en Afrique occidentale et centrale. En 2020, ce secteur représentait environ 1,7 % du PIB national et environ 9% de la valeur ajoutée agricole. Cette performance reste en deçà du potentiel national. Faute de spécialistes, les techniques d’élevage sont majoritairement restées traditionnelles et peu productives. 

Pour Adekayode Olanrewaju Sonibare, professeur de médecine vétérinaire de l’Université fédérale d’agriculture d’Abeokuta au Nigeria, cité par l’Agence Ecofin, ce déficit peut être comblé en augmentant les offres de formation dans le domaine. La première puissance économique africaine compte 9 universités proposant des cursus complets en sciences vétérinaires, chacune d’elles ayant une capacité d’accueil n’excédant pas les 100 étudiants.

Il a ajouté que le gouvernement devrait mettre sur pied des mesures incitatives comme les bourses pour encourager les vocations dans ce domaine, dont les études sont longues et coûteuses.

Leylatou TIENDREBEOGO