Eruption du volcan Nyiragongo en RDC : Médecins sans frontières craint une flambée de choléra dans les sites de déplacés

Des rescapés de Goma se rassemblent dans un point de distribution de nourriture à Sake, à quelque 25 km à l’ouest de Goma, où elles ont trouvé refuge

« Le risque est élevé dans cette zone où le choléra est déjà endémique », a déclaré à l’AFP Magali Roudaut, cheffe de mission pour Médecins sans frontières (MSF) en RDC.

L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a dit dimanche craindre une flambée de choléra dans les sites de déplacés qui ont fui le volcan Nyiragongo, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), et a appelé à la mobilisation pour leur « assistance immédiate ». « Avec des populations qui bougent, ce serait une catastrophe », a-t-elle mis en garde. Près de 400.000 personnes ont fui  le 27 mai 2021 la ville de Goma, menacée par une nouvelle éruption du Nyiragongo, après avoir reçu l’ordre des autorités d’évacuer. Dans la panique et le chaos, les habitants se sont précipités sur les routes, en particulier vers la localité de Saké, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest, de même que vers Rutshuru au nord, et vers Minova dans la province voisine du Sud-Kivu. Il faut noter qu’à Saké, MSF intervient depuis plusieurs années contre un choléra déjà endémique, « on parle de 100.000 à 180.000 personnes, en plus d’une population normale de 70.000 habitants, on imagine la difficulté d’accueillir cet afflux », a expliqué Mme Roudaut. « Le gros problème est l’accès à l’eau, il est essentiel qu’il y ait de l’eau potable à disposition pour ces populations », a-t-elle insisté. MSF s’est « tout de suite mobilisé », notamment sur cette question de l’eau, en mettant à disposition des réservoirs et en faisant de la distribution par camion-citerne. Selon la cheffe de mission de MSF, les besoins sont « urgents et nombreux »: « nourritures, shelter (abris) temporaires, aide médicale… cette crise demande une assistance et une mobilisation immédiate ».

Oumou Konaté