Une nouvelle ère s’annonce au pays du Négus. Le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré ont conclu mercredi à Pretoria un accord de cessation des hostilités, dans le conflit meurtrier qui oppose les deux parties dans le nord de l’Ethiopie depuis 2020. L’ONU et les USA ont salué une avancée capitale vers la paix après l’annonce de cette nouvelle par l’Union Africaine.

Depuis 2020, les rebelles tigréens et le gouvernement fédéral dirigé par le Premier ministre Abiy Ahmed se livrent une guerre sans merci tuant des milliers de personnes innocentes et plongeant des milliers de familles dans la famine. Le second accuse le premier de vouloir la scission du pays grâce à l’aide des puissances occidentales notamment les Etats-Unis. D’ailleurs des manifestations ont eu lieu dans le pays pour dénoncer ces ingérences dans les politiques intérieures du pays. Contre toute attente, alors que les Nations unies alertaient sur les risques d’une escalade qui pourrait empirer la situation, une entente vient d’être trouvée entre les deux parties dans l’intérêt de tous. C’est l’agence de presse AFP qui apporte l’information en citant les propos du haut représentant de l’Union africaine (UA) pour la Corne de l’Afrique, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo. « Les deux parties au conflit éthiopien se sont formellement mis d’accord sur une cessation des hostilités, ainsi que sur un désarmement méthodique, ordonné, en douceur et coordonné », a-t-il indiqué. Cet accord marque le début de la mise en œuvre du processus de paix, affirme Obassanjo avant d’ajouter, qu’il prévoit aussi « un rétablissement de l’ordre public, des services (au Tigré), un accès sans entrave des fournitures humanitaires, la protection des civils, entre autres ». Après la signature de l’accord, le chef de la délégation des rebelles du Tigrée, Getachew Reda a souhaité que les deux parties respectent leurs engagements et que la mise en œuvre des recommandations soit le plus vite possible.
L’ONU et les USA ont salué « une avancée capitale » vers la paix
Les relations entre les Etats-Unis et l’Ethiopie ont été refroidies depuis le début du conflit le 4 novembre 2020. A l’annonce de la nouvelle par l’Union Africaine, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a salué cette décision des belligérants dans un communiqué le mercredi 02 novembre. « Nous saluons l’avancée capitale réalisée à Pretoria aujourd’hui pour promouvoir la campagne de l’Union africaine » (UA) pour faire cesser la lutte armée, a-t-il indiqué. Pour l’ONU, le porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres a qualifié cet accord de « bienvenue », alors que l’Union africaine évoque « le début d’une nouvelle ère pour l’Ethiopie ».
Il faut noter que depuis le début du conflit en 2020, des milliers de familles ont été plongées dans une famine et près de 90 % des Tigréens ont besoin d’une aide alimentaire, selon l’OMS qui ajoute qu’un tiers des enfants de la région du Tigrée souffre de malnutrition.
Lucien DAKISSAGA