Gabon: Le leader syndical, Jean Rémy Yama, incarcéré

Le président du Syndicat national des enseignants chercheurs (SNEC), Jean Rémy Yama, également  leader de Dynamique unitaire (DU), la plus grande et puissante confédération syndicale de l’administration publique, Jean Rémy Yama, a été placé sous mandat de dépôt, le mercredi 2 mars 2022, pour abus de confiance dans une affaire de construction de logements pour les enseignants.

Interpellé le 27 février 2022 à l’aéroport international Léon Mba de Libreville alors qu’il s’apprêtait à rejoindre le pays de la Teranga pour des soins, le syndicaliste Jean Rémy Yama  séjourne désormais à la prison centrale de Libreville depuis le mercredi 2 mars 2022. Sur les raisons de son emprisonnement, il en ressort qu’il est accusé des faits d’abus de confiance. Selon les faits,  le site gabonreview.com, nous rapporte que Jean Rémy Yama est poursuivi dans le cadre de l’affaire « SCI Serpentin », une société civile immobilière créée au début des années 2000 par le Syndicat national des enseignants chercheurs (Snec) pour construire des logements financés en partie par des aides de l’État. Président du Snec, au moment des faits, Jean Rémy Yama sera l’un des gestionnaires du projet grâce auquel certains enseignants ont pu acquérir des maisons au détriment d’autres qui ont perdu de l’argent. Se sentant lésés, ces derniers vont donc décider de porter une plainte classée sans suite puis revenir à la charge.

Sur les faits reprochés à Jean Rémy Yama, son avocat, Me Jean Paul Méthode Imbong Fadi, a estimé qu’il s’agit purement d’une affaire politique. « Les sommes ne lui ont pas été versées à titre personnel. Les sommes ont été versées sur le compte bancaire de la société civile immobilière Serpentin. Il ne peut pas avoir abusé de la confiance de ses collègues”, a indiqué l’avocat cité par RFI.  Il déclarera également ne pas comprendre pourquoi son client seul fait l’objet de poursuites dans cette affaire. «Jean Rémy Yama n’est pas le seul administrateur. Ils sont deux gérants. Pourquoi choisir M. Yama comme responsable des détournements ? Ce n’est pas justifié», a commenté l’avocat qui estime que “Yama ne peut pas, à titre personnel, répondre des dettes de la SCI Serpentin”, rapporte gabonreview.com.

En soutien au leader syndical, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC)REDHAC et la Coalition-pays Gabon avaient signifié, dans un communiqué publié lundi 28 février 2022, suite à son interpellation la veille,   être préoccupés par la séquestration du leader syndical et, par la même occasion,  exigé des autorités gabonaises, la libération pure et simple du leader syndical afin de lui permettre d’effectuer son contrôle médical au Sénégal. De son côté, SOS Prisonniers Gabon (SPG), une organisation non gouvernementale œuvrant pour l’humanisation des prisons et l’indépendance de la Justice, a également plaidé, le 03 mars 2022, pour la libération provisoire du leader syndical, Jean Rémy Yama, qualifiant  cette interpellation de méthodes d’intimidations visant à affaiblir les syndicats et les associations de la société civile au Gabon.Roseline BADO