Guinée : Les deux géants miniers Rio Tinto et Winning Consortium sommés d’arrêter leurs activités à Simandou

La junte au pouvoir en Guinée a ordonné à deux géants miniers impliqués dans un projet d’exploitation de Simandou, d’arrêter à partir du lundi 4 juillet 2022, leurs activités en raison de leur « manque de volonté » dans la création d’une co-entreprise avec l’Etat, a rapporté VOA Afrique

Les deux géants miniers Rio Tinto et Winning Consortium impliqués dans le projet d’exploitation de Simandou, le plus grand gisement de fer au monde, ont été sommés d’arrêter leurs activités à partir du 04 juillet 2022. Selon RFI, la junte au pouvoir a estimé que les deux géants miniers, Rio Tinto et Winning Consortium, font preuve d’un manque de volonté pour mettre sur pied avec l’État une coentreprise qui aurait pour but d’exploiter le site de Simandou. En effet, un accord tripartite avait été signé en mars 2022 pour une durée de 35 ans, entre l’Etat guinéen et ces deux entreprises minières en vue de l’exploitation du site de Simandou (sud-est), un des plus vastes gisements de fer au monde a indiqué VOA. Il était prévu dans cet accord la construction d’un chemin de fer d’environ 670 km pour relier le corridor minier à un port minéralier sur la côte guinéenne au sud de Conakry, à l’échéance de décembre 2024 dont la première production commerciale devrait voir le jour au plus tard le 31 mars 2025.

Un accord qui aura du mal à se concrétiser du fait, selon le ministre guinéen des Mines, de l’inertie qu’entretiennent ces deux sociétés autour de la formulation des modalités de la participation de l’Etat dans le capital social de la co-entreprise. “L’Etat guinéen constate avec regret le manque de volonté manifeste de la part de vos deux sociétés à privilégier un partenariat gagnant-gagnant nécessaire au co-développement du projet Simandou », a affirmé, le ministre guinéen des Mines Moussa Magassouba, dans une correspondance aux responsables de Winning Consortium Simandou et Simfer. “L’inertie que vous entretenez autour de la formulation des modalités de la participation de l’Etat dans le capital social de la co-entreprise compromet dangereusement la mise en œuvre effective du projet », a poursuivi le ministère indiquant que malgré les larges concessions de l’Etat guinéen, le blocage continue d’être entretenu par les deux sociétés d’où cet ordre de l’arrêt immédiat de toutes les activités relatives au projet Simandou à compter du lundi 4 juillet 2022.

Un arrêt qui ne sera pas sans conséquences de l’avis d’un expert majeur du secteur minier interrogé par RFI, qui a estimé que le retard du chronogramme dans l’exécution du projet va retarder l’expédition de la première tonne, entraînant des coûts additionnels. Ce blocage du projet aura un fort impact sur les investissements étrangers du pays, sans oublier les plusieurs milliers d’emplois directs qui vont en pâtir, a-t-il souligné.

Roseline BADO