Guinée : Une délégation conjointe CEDEAO-ONU à la rencontre des autorités de la transition

De nouveaux échanges tripartites ont été annoncés en Guinée Conakry entre les autorités de la junte au pouvoir, la CEDEAO plus rigide et les Nations Unies plus « compréhensives », rapporte l’agence Ecofin.

Cette rencontre intervient alors que des attentes sont de plus en plus exprimées par la classe politique guinéenne. Le Tchadien Annadif Khatir Mahamat Saleh, représentant spécial chargé du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), arrivé à Conakry, la capitale, le dimanche 27 février, a été rejoint par Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Avant que la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchway, qui préside le Conseil des ministres de la CEDEAO, les rejoigne le lendemain, indique l’agence Ecofin.

La délégation aura des rencontres avec les autorités de Transition, notamment le colonel Mamady Doumbouya, président de la Transition, les acteurs politiques, le corps diplomatique accrédité à Conakry et la société civile, peut-on lire dans un tweet du bureau onusien, sans plus de précisions. Un certain nombre d’actions ont été menées et les échanges avec les autorités devraient permettre de savoir où nous en sommes, a confié le patron de la Commission de la CEDEAO.

Exigence d’un calendrier devant conduire à l’ordre institutionnel

Selon des médias locaux, Mahamat Saleh va rencontrer des responsables de la coordination nationale du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le mouvement politique qui avait manifesté contre la candidature pour un troisième mandat de l’ex-président guinéen, Alpha Condé. Le contenu exact des discussions n’a pas été dévoilé. Mais l’hypothèse forte serait que la rencontre prenne la forme d’un dialogue tripartite  avec les Nations unies comme arbitre. Au lendemain de l’arrivée des militaires au pouvoir en Guinée, l’institution internationale avait affiché une position souple quant à la Transition. « Nous voulons une durée raisonnable, mais la durée raisonnable dépend des Guinéens eux-mêmes », avait-il fait savoir, toujours selon la même source.

La CEDEAO est sur une position plus rigide et souhaite protéger la démocratie. Ainsi, la communauté sous-régionale, tout en saluant la mise en place d’un Conseil national de Transition (CNT), exige la publication d’un calendrier devant rétablir à terme l’ordre institutionnel. Cette position est partagée par une partie de la société politique guinéenne, notamment le FNDC, qui exige plus de transparence de la part des dirigeants actuels du pays.

Pierre Oued.