Kenya : Le port de Lamu entre en service après 7 ans de travaux

Le port de Lamu est l’un des sept projets d’infrastructures clés du corridor LAPSSET, un projet lancé en mars 2012 visant à relier le Kenya, le Soudan du Sud et l’Ethiopie par le rail, des aéroports, des routes et des oléoducs. L’initiative est soutenue par l’Union africaine.

Selon l’Agence Ecofin, le coût de ces trois installations est estimé à 48 milliards de shillings Soit 448,4 millions $ et a été construit par China Communications Construction Company. Stratégiquement situé au milieu des principales routes de navigation, le Kenya veut en faire une porte d’entrée privilégiée pour l’Ethiopie, le Soudan du Sud et la Somalie et  sera en concurrence avec les ports de Djibouti et du Soudan et le principal port kényan de Mombasa.  Le chef de l’Etat kényan Uhuru Kenyatta a présidé, ce jeudi 20 mai, à la mise en service du premier poste d’amarrage du nouveau port en eau profonde de Lamu. Deux autres postes seront terminés d’ici la fin de cette année, complétant ainsi la première phase de ce mégaprojet dont les travaux ont démarré en 2014.

La Kenya Ports Authority (KPA) prévoit à l’horizon 2030, de construire 20 autres postes d’amarrage dans le cadre d’un partenariat public-privé, ce qui permettra au port de Lamu de surclasser celui de Mombasa qui compte 18 quais actuellement. Les quais auront une longueur de 400 m et un tirant d’eau de 14-18 m sur une distance de 6 000 m, faisant de Lamu le plus grand port en eau profonde de la côte est de l’Afrique. Une fois achevée dans sa totalité, l’infrastructure traitera jusqu’à 20 millions d’EVP par an.

Le responsable des affaires générales de la KPA, Bernard Osero  a précisé dans le journal Energies-Media du 13 avril 2021 que le port de Lamu sera spécialisé dans la manutention des conteneurs et des cargaisons de pétrole entre l’arrière-pays et le reste du monde. Toujours selon lui, le  port de Lamu complétera également le port existant de Mombasa, car il s’agit d’un port en eaux profondes qui peut accueillir de plus grands navires et que le gouvernement kényan considère par ailleurs le port de Lamu comme une infrastructure clé qui reliera l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest par la route et le rail.

L’agence affirme que pour tirer profit de tout son potentiel, le Kenya devra encore relever un défi sécuritaire compte tenu de la proximité du port avec la Somalie, d’où les militants d’al Shabaab font des incursions régulières contre des cibles sur les routes isolées qui traversent les jungles entourant Lamu.

Fatimata COMPAORÉ