La Sierra Leone veut dépénaliser l’avortement

Le gouvernement de la Sierra Leone a approuvé vendredi 1er juillet un projet de loi qui décriminaliserait l’avortement dans un pays où le taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde.

Lors de la 10e Conférence africaine sur la santé et les droits sexuels à Freetown, le président Julius Maada Bio a déclaré à l’AFP que son gouvernement avait soutenu à l’unanimité un projet de loi sur la maternité sans risque. La loi garantirait la “santé et la dignité de toutes les filles et femmes en âge de procréer dans le pays”, a-t-il ajouté, après que la Cour suprême des États-Unis a supprimé le droit constitutionnel des femmes américaines à l’avortement. Bio s’est dit « fier » que la Sierra Leone mette en œuvre une « réforme progressive » alors que les droits des femmes en matière de santé sexuelle et reproductive étaient bafoués ou menacés. Dans sa déclaration de solidarité, la Haut-Commissaire britannique en Sierra Leone, Lisa Chesney MBE, s’est dite inspirée et exaltée par la conférence qui a donné à la Sierra Leone l’occasion de montrer son engagement envers le continent et le reste du monde. Elle a noté que le gouvernement veille à ce que les droits des femmes et des filles soient protégés, citant l’annulation de l’interdiction des filles enceintes dans les salles de classes, la création du tribunal des délits sexuels, la campagne « Hands Of Our Girls » et la distribution de serviettes hygiéniques à l’école.

Taux de mortalité élevés

La loi actuelle sur l’avortement en Sierra Leone remonte à 1861, un siècle avant qu’elle n’obtienne son indépendance de la Grande-Bretagne. Il interdit la procédure à moins que la vie de la mère ne soit en danger. Les autorités sanitaires estiment que les avortements à haut risque causent environ 10 % des décès maternels dans le pays .Le Fonds des Nations Unies pour la population a signalé 1 120 décès maternels pour 100 000 naissances en Sierra Leone en 2017, l’un des taux de mortalité les plus élevés au monde. Le parlement a adopté une loi en 2015, sur les avortements sécurisés, mais le président de l’époque, Ernest Bai Koroma, a refusé de l’approuver en raison de la pression des groupes religieux.

K.Fiakofi