Le   “mouvement Dudula”, cette fièvre xénophobe qui a saisi la nation Arc-en-ciel

 

Avec une histoire intimement liée à l’apartheid, la majorité des Sud-Africains réprouve les violences xénophobes. Toutefois, ils sont désormais de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement antiétranger “Operation Dudula”, indique l’AFP.

Le mouvement antiétranger “Operation Dudula”, qui prend de l’ampleur au fil des jours, est désormais adoubé par des hommes politiques sud-africains. En juillet 2021, rapporte le Courier international citant l’AFP, à Soweto, en banlieue de Johannesburg, Nhlanhla Lux et un groupe d’habitants en armes et treillis militaire ont campé pendant plusieurs jours devant le grand centre commercial Maponya Mall où ils ont essuyé les tirs de pilleurs et contre-attaqué jusqu’à ce que l’armée et la police arrivent enfin en renfort. Depuis, Lux est un héros. Quelques semaines avant d’avoir ainsi défendu Maponya Mall, le mouvement de Lux, « Opération Dudula”, est descendu dans la rue pour chasser les “clandestins” hors du pays qualifiés de pilleurs.

Fin février 2022, toujours selon notre source, Opération Dudula s’est violemment opposé aux forces de police dans les quartiers de Hillbrow et d’Orange Grove, également à Johannesburg. Le week-end du 26 février, il a organisé une nouvelle marche contre les étrangers, qui, prétend-il, s’adonnent au trafic d’êtres humains et de drogues, et évincent les Sud-Africains de l’économie du pays.

Le mouvement accuse sans cesse les étrangers d’être responsables des difficultés du pays

Les activités de ce mouvement s’inscrivent dans une longue série d’attaques xénophobes. Mais la situation pourrait aujourd’hui s’enflammer, constate le Courrier International, alors que les étrangers sont accusés d’être responsables de la forte criminalité et du chômage, et que le monde politique tient des discours xénophobes pour masquer ses propres échecs. Lux, considéré comme un héros scandait ceci lors d’une marche qui s’est tenue en novembre 2021, “Clandestins, la fête est finie ! Si le gouvernement ne vous le dit pas, si la Commission sud-africaine des droits humains ne vous le dit pas, si personne d’autre ne vous le dit, nous, Sud-Africains, vous le disons : les Sud-Africains d’abord !”. Même avec de tels propos, Lux se défend d’être xénophobe. Le mouvement accuse sans cesse les étrangers d’être responsables des difficultés du pays. L’Institut des droits socio-économiques sud-africain a  condamné une action du mouvement qui s’est déroulé en janvier dernier qualifié d’ “action illégale, discriminatoire, politicienne.

Pierre Oued.