Libertés démocratiques : Le M30 victime d’agressions violentes ?

Les cadres d’expressions et de libertés démocratiques sont en passe d’être réduits. C’est en substance ce qui ressort du communiqué du mouvement M30 Naaba Wobgo rendu public ce lundi 15 août 2022.

Selon Monique Yéli Kam, la coordinatrice du mouvement M30 Naaba Wobgo, depuis le lancement de cette structure, celle-ci est constamment victime d’agressions « violentes ». Elle en veut pour preuve la perturbation des récentes activités de l’organisation. Ainsi et à l’en croire, le 30 juillet 2022, lors du lancement du M30 à Ouagadougou, les participants ont subi une agression occasionnant des blessés et des dégâts matériels. « Les plaintes déposées le 04 août 2022 auprès du Procureur du Faso près du Tribunal de grande instance de Ouagadougou et auprès du Commissariat Central de la Police Nationale n’ont pas été élucidées jusqu’à ce jour. Les auteurs de cette agression continuent donc de courir en toute impunité », a regretté Monique Yéli Kam, première responsable du M30 Naaba Wobgo.

Un membre du mouvement interpellé le 12 août dernier

Le vendredi 12 août 2022, ce mouvement appelait à manifester pour réclamer le départ de l’ambassadeur français Luc Hallade du territoire national. Ce dernier, faut-il le noter, est accusé d’avoir tenu des « propos injurieux » contre le peuple burkinabè le 14 juillet dernier. Lors de cette manifestation du 12 août donc, le M30 confie avoir été « réprimé » par des éléments de la police nationale, faisant plusieurs blessés et des dégâts matériels. Un manifestant y a même été interpellé et toujours détenu par les forces de sécurité, nous apprend le communiqué. « Pourquoi le Mouvement M30 Naaba Wobgo est la cible de tant d’agressions? La dénonciation de la politique étrangère de la France dérange qui au Burkina Faso ? » s’interroge la coordinatrice de cette organisation Monique Yéli Kam. Avant de clore son propos, le M30 n’a pas manqué de rappeler sa plateforme revendicative qui s’articule autour du départ pur et simple de l’Ambassadeur Luc Hallade, de la rupture de tous les accords de coopération du Burkina Faso conclus avec la France, notamment celui du 24 avril 1961, la fin de l’expertise technique internationale et le retrait de tous les assistants des institutions publiques.

Abdoul Karim TAPSOBA