Madagascar : L’inadéquation de la formation crée un vide de 70% dans les offres d’emploi, selon une étude

Au Madagascar 70,6% des offres d’emplois ne trouvent pas de postulants, a affirmé Herinjatovo Ramiarison, économiste et chercheur malgache, lors d’une table ronde portant sur la création d’emplois organisée tout récemment par le gouvernement malgache, en partenariat avec la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) Madagascar.

La question de la formation qualifiante répondant au besoin du marché de l’offre d’emploi se pose un peu partout en Afrique. La majorité des pays africains sont confrontés à un taux élevé d’analphabétisme ou d’une formation inadéquate universitaire n’ayant pas subi une réelle restructuration pour une meilleure orientation en accord avec les exigences du marché de l’innovation.
Au Madagascar, cette situation est alarmante d’autant plus que 70,6% des offres d’emplois ne trouvent pas candidats. Selon Herinjatovo Ramiarison, économiste et chercheur malgache, cité par l’Agence Ecofin, qui s’est prononcé sur le sujet lors d’une table ronde initiée par les autorités du pays, cette situation est imputable à l’inadéquation entre les formations et les offres d’emploi. A cela, s’ajoute le faible taux d’instruction dans le pays. Au total, 3,1% des Malgaches ont un niveau d’éducation supérieur contre 23% d’analphabètes.

Selon l’étude, les effets de cette situation se font ressentir sur l’économie supplantée par près de 80% d’emplois précaires avec une proportion de 5% pour les demandeurs qui arrivent à décrocher un poste, a rappoté Eocfin.

Pour pallier cela, M. Ramiarison propose comme solution, « une réforme de la formation professionnelle, tant sur la qualité que sur la quantité, afin qu’elle soit à la hauteur des ambitions de création d’emplois ». Ce qui s’avère être un défi vu que la formation professionnelle n’attire pas trop de candidats.
Face aux défis que la situation impose, le gouvernement autant que la société civile ont exprimé “l’urgence d’accroître les financements dans la formation, afin de garantir une main-d’œuvre abondante et de qualité, capable d’accompagner le développement du pays”, a indiqué l’Agence Ecofin. La recherche de financement sera l’une des premières mesures que va entreprendre le gouvernement qui, rappelons-le, s’est engagé à orienter sa politique vers la hausse de l’employabilité des jeunes.

Lucien DAKISSAGA