Depuis quelques années, le Burkina Faso est embastillé dans une guerre terroriste sans précédent avec son corollaire d’attaques terroristes et la résurgence de conflits communautaires entraînant des tueries. Cela, pour plusieurs raisons souvent liées à des facteurs religieux, géographiques, socio-économiques ou politiques. L’une des solutions de sortie de cette crise réside dans le dialogue avec les burkinabè qui ont pris des armes contre leur pays. Les autorités de la transition comptent bien leur donner cette opportunité de se racheter mais à quel prix ?
Le président de la transition burkinabé, Paul Henri Sandaogo Damiba pense qu’il est temps de mettre fin à la récréation maintenant. Il le répète sans cesse lors de ces différentes visites aux soldats. Cependant, la réponse militaire qui était jusque-là prisée par les autorités du pays a montré ses insuffisances. Il y’a donc lieu de changer de fusil d’épaule. Et c’est dans ce sens que les autorités de la transition ont enclenché depuis peu un dialogue avec les burkinabè enrôlés dans les groupes armés en vue de leur réinsertion sociale. En avril dernier, le président Paul-Henri Sandaogo Damiba a annoncé l’ouverture de dialogue avec les groupes armés. Selon le président du Faso, il s’agit d’actions civiles qui vont mobiliser et impliquer des acteurs importants de la vie des communautés. L’objectif est de retirer des rangs des groupes armés les jeunes Burkinabè et les aider à s’insérer dans le tissu social. Ce n’est un secret de polichinelle, les groupes armés actifs au Burkina sont essentiellement composé de citoyens burkinabè qui ont pris des armes contre leur pays. Cette stratégie d’approche du gouvernement burkinabè vise ainsi à convaincre ces jeunes à déposer les armes et les aider à se réinsérer dans le tissu social. En effet, ils sont nombreux ces jeunes burkinabè qui, par naïveté, par appât du gain, par contrainte ou par désir de vengeance ont été entrainés dans cette spirale extrémiste. Il ne s’agit pas d’une négociation avec les grands groupes armés comme l’Etat islamique dans le grand Sahara ou le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, insistent les autorités de la transition.
Une opportunité que donne les autorités de la transition aux endoctrinés de déposer les armes et les aider à se réinsérer. Par contre, le reste il faudra les traquer sans relâche jusqu’à leur dernier retranchement. C’est d’ailleurs l’avis du Président Damiba qui ne cesse d’appeler les combattants à la raison.
Visiblement cette main tendue des autorités de la transition produit déjà ses effets. Dans un documentaire diffusé sur la télévision nationale dimanche dernier, il ressort qu’une quinzaine de jeunes, tous des repentis, des anciens membres des groupes armés terroristes ont décidé de déposer les armes et de retourner à la maison.
Pour arriver à ces résultats, le gouvernement burkinabè sait compter sur les communautés locales de base, qui se doivent de faire un travail de fond afin de convaincre des jeunes burkinabè de quitter ces groupes.
Une chose est de déposer des armes, réussir à s’insérer dans le tissu social, en est une autre. Cependant quel regard la société aura envers ces jeunes « frères » qui semaient la terreur et qui ont endeuillé plusieurs familles. Il y’a donc lieu que les autorités de la transition ratissent large afin que les repentis ne se sentent pas exclus dans la société et prendre à nouveaux des armes contre leur pays.
Dougoutigui