Mali : La mission de l’ONU prolongée d’un an sans soutien aérien français

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé d’une année le mandat de la Mission multidimensionnelle pour la stabilisation du Mali Minusma, sans le soutien de la force française.

Ce renouvellement intervient dans un contexte difficile où le Mali a toujours besoin de la présence des Nations unies et de l’action de la MINUSMA. “C’est un risque au maintien de l’engagement de l’Allemagne ou du Royaume-Uni dans cette opération créée en 2013, devenue aujourd’hui la plus meurtrière des missions de l’ONU pour les casques bleus”, a indiqué à l’AFP un diplomate. Une résolution sur le prolongement de la Minusma jusqu’au 30 juin 2023, rédigée par la France, a été adoptée par 13 voix sur 15, la Russie et la Chine s’abstenant. Moscou a expliqué son abstention par les formulations intrusives du texte en matière de droits humains qui s’opposeraient à la souveraineté malienne. La résolution prévoit un maintien des effectifs actuels 13 289 militaires et 1 920 policiers , et réclame aux casques bleus de soutenir l’application de l’accord de paix de 2015, une transition politique, le retour de l’autorité étatique dans le centre, la protection des civils et des droits humains.

Une ligne rouge

Dans un rapport remis au Conseil de sécurité, les experts de l’ONU mettent en garde contre le développement des groupes djihadistes Al-Qaida et Etat islamique au Sahel après le retrait français du Mali. “La reconfiguration militaire en cours dans la région pourrait compromettre les efforts antiterroristes passés”, soulignent-ils dans un document cité par l’AFP. Selon l’ONU un rapport a été envoyé aux autorités de la transition pour adapter éventuellement le format de la Minusma et étudier l’évolution de ses relations avec le pouvoir. ”Le Gouvernement du Mali prend acte de la résolution que vous venez juste d’adopter et qui renouvelle le mandat de la MINUSMA pour une année supplémentaire “ a indiqué à l’AFP Issa Konfourou, Ambassadeur Représentant permanent du Mali. Cependant, il a fait savoir que le gouvernement du Mali est au grand regret de constater que certaines de ses réserves fortes ont tout simplement été ignorées dans la version finale de la résolution. Issa Konfourou a en outre souligné que “ le gouvernement malien réitère son opposition ferme à la liberté de mouvement de la MINUSMA dans l’exécution de son mandat dans le domaine des droits de l’homme. Le Mali a toujours coopéré de bonne foi avec la force onusienne depuis sa mise en place en 2013 “.Toutefois, pour des “impératifs de respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité, les mouvements de la MINUSMA ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes maliennes” a-t-il ajouté.
De même, a-t-il souligné “le Mali n’est pas à mesure de garantir la liberté de mouvement pour des enquêtes de la MINUSMA sans l’accord préalable du gouvernement. Par conséquent, le Mali n’entend pas exécuter ces dispositions, malgré leur adoption par le Conseil de sécurité “, a-t-il laissé entendre.

K.Fiakofi