Maroc : Un nouveau mode de gouvernement pour réduire le chômage


Avec un taux de chômage d’environ 9 %, qui touche majoritairement les jeunes diplômés, le   Maroc, un pays de l’Afrique du Nord, s’est donné un nouveau mode de gouvernement pour pallier à cela. Le Maroc a ainsi procédé à la création de Casa Ressources, la nouvelle Société de Développement Local (SDL). L’objectif, est de promouvoir des emplois dans toutes les localités et à toutes les couches sociales.

Casablanca a confié une partie de ses projets à sept sociétés de développement local. Un nouveau mode de gouvernance, également expérimenté à Rabat et à Tanger, qui a les avantages de la souplesse, mais pèche par manque de transparence.  Le 25 juillet dernier, les 147 élus de la ville de Casablanca s’étaient réunis pour une session extraordinaire à laquelle le maire, Abdelaziz El Omari, du PJD, les avait conviés. Au menu du jour, la création de Casa Ressources, la nouvelle Société de Développement Local (SDL). Le maire avait également annoncé Six autres SDL actives dans la capitale économique, et une vingtaine à travers le pays, un modèle de gouvernance hybride entre gestion directe et gestion déléguée. Chaque année, environ 135 000 personnes espèrent trouver un emploi au Maroc. Mais face à cette demande l’offre ne suit pas, comme l’illustrent les derniers chiffres publiés par le Hautcommissariat au plan (HCP), entre le deuxième trimestre de 2017 et celui de 2018, dont 117 000 postes ont été créés. Avec un taux de chômage d’environ 9 %, devenant plus prononcé pour les jeunes diplômés, la recherche d’un travail peut s’avérer délicate mais pas vaine.  La ville et sa région représentent 26,9 % du PIB du royaume chérifien, devant sa voisine Rabat-Salé-Kénitra, qui est de 14,9 %.  En effet, les cabinets de recrutement locaux semblent, s’accorder pour dire que le secteur qui recrute massivement en ce moment est celui des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), et plus spécifiquement les métiers liés à l’informatique. Dans ce secteur, les recruteurs les plus gourmands sont les entreprises françaises de service numérique.  Autres secteurs dynamiques, sont l’automobile, l’aéronautique, le ferroviaire et les industries de pointe, qui sont devenus des moteurs pour l’économie du pays. « Ceux qui recrutent sont principalement des équipementiers des différents constructeurs, dans les différentes zones franches de Nouaceur, Tanger et Kenitra », avait détaillé Marc Chalet, responsable recrutement chez Diorh, l’un des acteurs de référence dans les métiers du conseil et du développement en ressources humaines au Maroc. Pour lui, il s’agit plus précisément des profils middle et top management en finance, ressources humaines et juridiques.   Mais ; le constat est que parmi les profils les plus demandés, les ingénieurs IT sont les plus facilement insérés dans le marché de travail. « Les formations d’écoles d’ingénieurs assurent généralement une embauche rapide.  Aussi, les postes de managers concernent fortement les secteurs du conseil, des services, de la banque et l’assurance ainsi que l’industrie.  Il convient de notifier que le marché de l’emploi marocain est très hétérogène et ne permet pas d’avoir des statistiques fiables concernant les salaires proposés. Généralement, le candidat négocie d’une façon individuelle avec le recruteur. « Les salaires octroyés aux jeunes diplômés dépendent fortement de la nature de leur formation, mais aussi du type de l’entreprise qui recrute », en croire, Philippe Montant. Pour les titulaires d’un bac+5 d’une école de commerce, la fourchette des salaires tourne autour de 8 000 dirhams nets (environ 730 euros) et 2 000 dirhams de plus pour les ingénieurs.  Les multinationales qui sont dans le même secteur s’entendent, d’une façon indirecte évidemment, pour ne jamais dépasser un seuil pour un poste en particulier. « Ainsi, le candidat ne peut pas faire monter les enchères, surtout s’il n’a pas d’expérience », pointe un spécialiste des ressources humaines au Maroc. Ce dernier précise, par ailleurs, que l’évolution dépend du salarié lui-même et de l’ouverture d’esprit de ses supérieurs.

 Par Wakiyatou KOBRE