Rwanda : La justice française annonce la clôture   de l’enquête sur l’attentat contre le président Habyarimana en 1994

La justice française a confirmé le non-lieu de la cour d’appel de Paris à l’encontre des personnalités rwandaises, proches de Paul Kagamé, poursuivies dans l’affaire de l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, en 1994. Cette décision met ainsi fin à une saga judiciaire qui a longtemps entaché les relations franco-rwandaises.

La justice française a clos, le mardi 16 février 2022, l’enquête sur l’attentat survenu en 1994 contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, en prononçant le non-lieu à l’encontre de personnes proches de l’actuel président rwandais Paul Kagame, a indiqué Lemonde.fr. Cette décision met ainsi fin à une série d’une enquête commencée il y a vingt-quatre ans. Ces personnalités  étaient accusées d’avoir planifié et participé à l’attentat ayant causé la mort du président rwandais Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994.   Cet attentat  est  l’élément déclencheur du génocide ayant fait  milliers de morts dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Retour sur les faits

De retour d’un sommet en Tanzanie consacré aux crises rwandaise et burundaise et au processus de négociations engagé avec la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR, à majorité tutsi), l’avion un Falcon 50 transportant le président rwandais  Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira est abattu en phase d’atterrissage à Kigali, le 6 avril 1994. Le 27 mars 1998, une enquête judiciaire sera ouverte en France, après une plainte de la famille d’un pilote français tué dans l’attentat. En novembre 2006,  les juges, chargés de l’enquête, recommandent des poursuites contre le Président rwandais, Paul Kagame et certains de ses proches, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda pour leur participation présumée à l’attentat. Une décision qui avait entraîné la rupture des relations  diplomatiques entre Paris et Kigali; relation qui reprendront trois ans plus tard. Contre toute attente, le 21 décembre 2018, les juges vont rendre une ordonnance de non-lieu faute de « charges suffisantes » à l’encontre de neuf membres ou anciens membres de l’entourage de Paul Kagame. Loin d’abandonner l’affaire, les avocats de la famille Habyarimana et de celles de l’équipage français de l’avion vont pourvoir en cassation en signe de contestation de la décision des juges. Un pourvoi qui sera alors rejeté,  le mardi 16 février  2022.

Roseline BADO