Rwanda : Un ancien préfet accusé de « génocide » devant la cour d’assises de Paris

Le procès d’un ancien haut responsable rwandais accusé de complicité dans le génocide    s’est ouvert à Paris lundi 09 mai. Bucyibaruta 78 ans, qui souffre de problèmes de santé,  encourt une peine d’emprisonnement à perpétuité s’il est reconnu coupable. Il est le plus haut responsable rwandais à être jugé en France

L’affaire Laurent Bucyibaruta est la quatrième du génocide rwandais à être portée devant les tribunaux en France, qui a longtemps été sous la pression des militants pour agir contre les auteurs présumés qui s’étaient réfugiés sur le sol français. En cours de procès pour génocide, complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité, Bucyibaruta 78 ans, qui souffre de problèmes de santé,  encourt une peine d’emprisonnement à perpétuité s’il est reconnu coupable. Il est le plus haut responsable rwandais à être jugé en France. Au cœur du dossier  se trouvent plusieurs réunions « de sécurité », soit ordonnées par Bucyibaruta, soit auxquelles il a participé. L’accusation dit qu’il s’agissait de séances de planification d’abattage. Des dizaines de milliers tués

L’ancien préfet de la province méridionale de Gikongoro est notamment accusé d’avoir persuadé des milliers de personnes de se réfugier au lycée technique de Murambi, en leur promettant nourriture, eau et protection. Mais quelques jours plus tard, aux premières heures du 21 avril, des dizaines de milliers de Tutsis ont été exécutés dans l’un des épisodes les plus sombres du génocide, selon l’AFP .Le tribunal se penche  également sur  la responsabilité de Bucyibaruta dans le massacre d’environ 90 élèves tutsis à l’école Marie Merci de Kibeho le 7 mai 1994 et dans l’exécution de prisonniers tutsis  dont trois prêtres  à la prison de Gikongoro. Bucyibaruta nie les accusations et réfute toute implication dans les tueries. Les avocats de la défense ont demandé que l’affaire soit rejetée, en raison de délais « déraisonnables » alors que la procédure avait commencé il y a 22 ans.

Le tribunal a rejeté cette demande.

Le procès devrait durer deux mois et présenter plus de 100 témoins, dont des survivants du Rwanda, qui seront face au tribunal ou comparaîtront par vidéoconférence. Bucyibaruta, qui est en France depuis 1997 et sous contrôle judiciaire, souffre de myriades de problèmes de santé qui devraient limiter les audiences à sept heures par jour. Le prévenu souffre de « graves maladies cardiaques et de diabète », a précisé à l’AFP l’un de ses avocats, Jean-Marie Biju-Duval.

Quatre personnes ont déjà été condamnées par les tribunaux français pour génocide : un ancien chauffeur d’hôtel condamné à 14 ans de prison, un officier de l’armée emprisonné à 25 ans et deux maires condamnés à perpétuité.

K.Fiakofi