Somalie : Un record de 39 candidats à l’élection présidentielle

La Somalie a enregistré un nombre record de 39 candidats pour les élections présidentielles du 15 mai, a annoncé mardi une commission parlementaire chargée d’organiser les élections, longtemps retardées dans ce petit pays de la Corne de l’Afrique, selon l’AFP.

L’élection a bien plus d’un an de retard, entachée de violences meurtrières et d’une lutte de pouvoir entre le président Mohamed Abdullahi Mohamed, mieux connu sous le nom de Farmaajo, et le Premier ministre Mohamed Hussein Roble. Les législateurs et les sénateurs choisiront le prochain chef d’État à l’intérieur du complexe aéroportuaire fortement sécurisé de Mogadiscio, dans un pays aux prises avec une insurrection islamiste qui dure depuis une décennie, indique l’AFP. Les candidats sont deux anciens présidents, Hassan Sheikh Mohamud (2012-2017) et Sharif Sheikh Ahmed (2009-2012) ainsi que l’ancien Premier ministre, Hassan Ali Khaire (2017-2020). Le président de la région du Puntland, Said Abdullahi Dani, et une ancienne ministre des affaires étrangères qui a également été vice-ministre, Fawzia Yusuf Adan (2012-2014) font également partie de ceux qui ont déposé leur candidature. Le candidat vainqueur doit obtenir le soutien des deux tiers des députés et sénateurs, soit un minimum de 184 voix.

Une élection qui mettra fin à la longue crise politique

Après la fin du mandat de Farmaajo en février 2021, sans qu’un nouveau vote ait eu lieu, il a tenté d’exercer par décret, déclenchant de violentes batailles de rue à Mogadiscio alors que des factions rivales s’affrontaient. Suite à la pression internationale, il a nommé Roble pour rechercher un consensus sur la voie à suivre. Mais le processus a progressé douloureusement lentement, attisant les craintes d’une nouvelle instabilité dans le pays. Mardi, 30 des partenaires internationaux de la Somalie ont exhorté les dirigeants du pays « à conclure cette dernière étape du processus électoral rapidement, pacifiquement et de manière crédible afin que l’attention puisse se tourner vers les priorités nationales et de renforcement de l’État ». Ce qui mettrait fin à une longue crise politique liée au vote. Ont signé la déclaration, l’Union africaine et la Ligue arabe ainsi que des pays occidentaux comme les États-Unis et la Grande-Bretagne. Des États arabes dont le Qatar, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ainsi que la Russie et la Turquie ont également signé la déclaration.

Pierre Oued.