Soudan: l’ONU craint un conflit communautaire

La Sous-Secrétaire des Nations unies pour l’Afrique, Martha Ama Akyaa Pobee, au cours d’une réunion du Conseil de sécurité qui a eu lieu mercredi a mis en garde contre la possibilité d’une guerre ethnique prolongée au Soudan, avec d’éventuels débordements au niveau régional.

Selon la haute fonctionnaire de l’ONU, des affrontements qui ont eu lieu au Darfour, rouvrent de vieilles blessures liées aux tensions ethniques des conflits passés. Elle indique que cela pourrait plonger le pays dans un conflit ethnique prolongé, avec des débordements régionaux. Mme Pobee a fait également la remarque d’attaques aveugles contre les civils, en particulier à Khartoum, au Darfour et au Kordofan méridional, et aussi des violences sexuelles, des enlèvements et des meurtres des défenseurs des droits humains au Darfour. La Sous-Secrétaire a appelé les différentes parties à mettre fin à ces violences et à diligenter des enquêtes.

Tout en saluant les initiatives pour la paix, la Directrice de la Division des opérations et du plaidoyer du Bureau de la coordination des affaires humanitaires a indiqué que l’urgence actuelle pour le Soudan est de répondre à la catastrophe humanitaire. Depuis le début des hostilités, plus de 4 millions de personnes ont été contraintes de fuir la violence, dont 3,2 millions de déplacés et près de 900 000 réfugiés au Tchad, en Egypte, au Soudan du Sud et ailleurs, selon Edem Wosornu. Au Soudan, 20 millions de personnes, soit 40% de la population, sont confrontés à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, le conflit perturbe les moyens de subsistance et l’accès aux marchés, a-t-elle ajouté, tout en exhortant la communauté internationale à soutenir les efforts de l’ONU, en rappelant que le plan humanitaire de 2,6 milliards de dollars pour cette année n’est financé en ce moment qu’à 24%.

Selon le Représentant du Soudan aux Nations unies, Khartoum est engagé aussi à coopérer avec l’ONU pour garantir l’accès humanitaire à ceux qui en ont besoin. Il a en outre loué les efforts de son gouvernement pour l’accélération des fournitures d’aide via Port-Soudan et la frontière du Tchad. Toutefois, il indique que l’armée soudanaise respectera le processus de cesser le feu si les rebelles en font autant.

Mohamed OUEDRAOGO