Soudan: Regain de violences intercommunautaires au Darfour

Au Soudan, les violences sont devenues à nouveau récurrentes, en particulier au Darfour. L’attaque d’un village peuplé de Massalits, par des miliciens arabes, dans l’État du Darfour occidental, a fait entre 150 et 200 morts le week-end dernier, selon diverses sources humanitaires. Les combats se sont étendus, ce lundi 25 avril, à la capitale, El-Geneina, d’où une partie des habitants a fui et où la situation était encore confuse, en fin de journée, selon les médias locaux.

C’est une nouvelle escalade de violence au Soudan. Des combats meurtriers ont eu lieu le week-end dernier au Darfour. Il s’agit du dernier épisode d’une série de règlements de comptes entre communautés qui se battent pour le contrôle de territoires.

Les témoins cités par le Rfi ont raconté qu’ils étaient plusieurs centaines, dimanche à l’aube, organisés pour reprendre, par la violence, le contrôle la localité de Kerenik, à trois heures de piste de la capitale de l’État, El-Geneina

En pick-up, à motos et à cheval, les « janjawids » ont commencé par encercler le village. Leur méthode est connue : tout détruire, tuer et faire fuir pour empêcher que la vie reprenne. Mais une fois de plus, ils se sont durement affrontés aux milices d’auto-défense des fermiers massalits, désormais préparées pour de tels assauts.

L’ONU condamne ces meurtres

Selon plusieurs sources humanitaires, cette nouvelle attaque a fait entre 150 et 200 morts. A en croire Rfi, elle aurait été menée en représailles au meurtre de deux bergers arabes par des miliciens massalits, la semaine dernière.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a condamné lundi ces meurtres, ainsi que les attaques contre des installations sanitaires, survenus dimanche  24 avril. Il a appelé à un arrêt immédiat de la violence.

Selon le site d’information de l’ONU, dans une déclaration, M. Guterres a présenté ses sincères condoléances aux familles des personnes tuées et a souhaité un prompt rétablissement aux personnes blessées.

De son côté, le Représentant spécial de l’ONU, Volker Perthes a appelé à une enquête approfondie et transparente, dont les résultats devraient être rendus publics et permettre d’identifier les auteurs des violences et de les traduire en justice. Il a aussi condamné les violences au cours desquelles des maisons ont été incendiées, des hôpitaux attaqués et des biens pillés.

Région à haute tension

La région du Darfour occidental connaît fréquemment des affrontements entre les milices arabes et les massalits.  Des combats entre ces derniers ont déjà endeuillé le pays en décembre dernier. A en croire notre source, les miliciens arabes cherchent à empêcher l’installation pérenne des déplacés revenus s’installer sur leurs terres après la chute du régime d’Omar El-Béchir, alors qu’eux-mêmes y vivent et y font paître leurs troupeaux.

Line Rose