Soudan : Six personnes tuées lors des manifestations anti-putsch à Khartoum

Selon des médecins pro-démocratie, six manifestants ont été tués jeudi, à Khartoum où des dizaines de milliers de Soudanais appelaient au départ du général Abdel Fattah al-Burhane, responsable du putsch d’octobre 2021 .

Comme depuis huit mois ,les soudanais ont manifesté contre les militaires jeudi 30 juin. Six manifestants ont été abattus par les forces de sécurité, quatre au moins « par des balles » tirées « dans la poitrine », « la tête » ou « le dos » dont un mineur, a rapporté à l’AFP, un syndicat de médecins pro-démocratie, dénonçant des incursions des forces de l’ordre et des tirs de grenades lacrymogènes à l’intérieur même d’hôpitaux de la capitale. Depuis octobre, 108 manifestants ont été tués et des milliers d’autres blessés par les forces de l’ordre qui, selon l’ONU tirent régulièrement à balles réelles sur la foule, sans toutefois entamer la détermination de la rue. »Même si on doit tous mourir, les militaires ne nous gouverneront pas », scandait d’ailleurs jeudi la foule. Les manifestants entendent obliger l’armée à rendre le pouvoir aux civils après le putsch qui a plongé l’un des pays les plus pauvres au monde dans le marasme économique et politique.

Internet coupé

La manifestation du 30 juin est une journée symbolique car elle marque deux dates importantes: l’anniversaire du putsch qui a porté le dictateur Omar el-Béchir au pouvoir en 1989, et des rassemblements monstres en 2019 qui ont poussé les généraux à intégrer les civils au pouvoir après avoir écarté Béchir. Le réseau internet et le téléphone étaient difficiles d’accès et les forces de sécurité étaient déployées sur divers ponts et artères de Khartoum et sa banlieue, selon l’AFP.L’émissaire de l’ONU Volker Perthes avait martelé que « la violence doit cesser » et plusieurs ambassades avaient réclamé que « plus aucune vie ne soit perdue ».Le 25 octobre 2021, suite au coup de force du général Burhane, la communauté internationale a coupé son aide -40% du budget du Soudan.

K.Fiakofi