Tchad: plus de 500 morts dans les affrontements intercommunautaires depuis le début de l’année

Les Nations unies ont annoncé mardi dernier que les affrontements intercommunautaires au Tchad auraient fait plus de 500 morts, 600 blessés et plus de 7.000 déplacés depuis le début de l’année. Cette situation montre une légère augmentation des cas par rapport à l’année dernière.

« En 2022, le bilan des tensions communautaires au Tchad indique une courbe ascendante par rapport à l’année dernière avec plus de 528 morts à la date du 9 octobre 2022 contre plus de 400 en 2021 », a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), dans son dernier rapport qui donne un aperçu des conflits communautaires (inter et intra-communautaires) en novembre 2022. Selon les explications de l’OCHA, la moitié de ces incidents qui ont entraîné un départ de plus de 7 000 personnes vers les zones sûres des provinces touchées, sont liés à des conflits entre agriculteurs et éleveurs, 23% sont inter-ethniques, 14% liés au foncier, 3% sont inter- religieux et 3% liés aux successions des chefferies traditionnelles. Le dernier décompte de l’organisme onusien faisait état de 36 cas de violences inter-ethniques dont la majorité s’est déroulée dans partie sud du pays (56%), avec une forte proportion (90%) pour la gestion des ressources naturelles (conflits agriculteurs-éleveurs). Beaucoup d’éleveurs du nord transitent leurs troupeaux vers la partie sud du pays qui a un climat clément avec une végétation abondante. Ce qui entraîne des incidents dramatiques entre éleveurs et agriculteurs. Le dernier en date du 30 septembre dernier aurait fait une vingtaine de morts dans la province de Guéra (centre), selon l’OCHA qui ajoute que l’incident le plus meurtrier s’est déroulé le 21 et 22 mai 2022 dans la province du Tibesti (Wour). « Une altercation entre deux orpailleurs des communautés Tama et Arabe a dégénéré en un conflit intercommunautaire intégrant les Gourane/Toubou aux côtés des Arabes », a détaillé OCHA. Plus de 200 morts et plusieurs blessés sont à déplorer.
Les violences intercommunautaires sont fréquentes au Tchad où nombre d’habitants sont armés. Ces conflits opposent principalement éleveurs nomades arabes aux cultivateurs autochtones sédentaires qui accusent les premiers notamment de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux.

Lucien DAKISSAGA