Togo: Plus de cent enseignant grévistes licenciés par l’Etat

Le ministre togolais de la Fonction publique Gilbert Bawara a émis lundi soir deux arrêtés portant licenciement de 112 enseignants grévistes. Il s’agit d’une nouvelle sanction cette fois-ci plus dure contre les enseignants qui exigent de meilleures  conditions de travail et de vie.

 L’Etat togolais vient de prendre une nouvelle sanction contre les enseignants grévistes du SET, le Syndicat des Enseignants du Togo, à travers deux arrêtés. 112 enseignants perdent définitivement leur emploi.  A en croire l’agence Anadolu, le premier arrêté porte licenciement de 86 agents de la fonction publique. Ils sont accusés  »de manquements graves aux lois et règlements en vigueur et aux normes d’éthique et de déontologie régissant les fonctionnaires ».

Selon le ministre togolais de la Fonction publique Gilbert Bawara, il est  notamment reproché à ces enseignants, des actes tels que  »l’incivisme notoire »,  »l’incitation à la violence, à la désobéissance et à la révolte » et des actes ayant  »entrainé des perturbations et troubles en milieux scolaires et dans certaines localités ».

Ces agents sont révoqués, précise-t-il, « sans suspension des droits à pension ».

Le deuxième arrêté fait cas des 26 agents restants qui sont des fonctionnaires-stagiaires, aussi licenciés par le ministre de la Fonction publique du Togo. Ils sont accusés des mêmes griefs que le premier groupe.

Bras de fer entre le gouvernement et les enseignants

Cette décision est une conséquence du bras de fer qui oppose depuis plusieurs semaines les enseignants au gouvernement.

A l’appel du Syndicat des enseignants du Togo dont l’existence légale est contestée par le gouvernement, ces enseignants du primaire et du secondaire sont en grève cyclique depuis mi-mars pour demander de meilleures conditions de travail et une meilleure rémunération des enseignants. En plus de certaines primes, les enseignants exigent également l’intégration dans la fonction publique des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise, et une allocation de mutation d’au moins 100 000 francs CFA (soit 200 dollars) pour l’interrégional et 60 000 francs CFA (soit 120 dollars) pour l’intrarégional.

Le gouvernement qui rejette catégoriquement ces demandes évoque plusieurs textes dont le décret relatif à la représentativité des syndicats et le code de conduite des personnels des établissements scolaires et centres de formation technique et professionnelle publics pour justifier ces nombreuses décisions.

Selon notre source, le ministre Bawara évoque également un rapport du conseil de discipline en date du 22 avril 2022 et les recommandations.

Par ailleurs, selon Rfi, deux autres arrêtés ont été émis par le ministère de la Fonction publique. L’un fait état du rétablissement dans leurs fonctions de 26 autres enseignants et l’autre de l’exclusion temporaire de six autres.

Line Rose