Washington lance une frappe aérienne contre les Shebab

Les États-Unis ont mené leur première frappe de drone en Somalie depuis août 2021, selon l’AFRICOM. Cette frappe aérienne a été menée en coordination avec le gouvernement fédéral de la Somalie (FGS) contre les insurgés d’Al Shabaab à Duduble, à 40 miles au nord-ouest de Mogadiscio, rapporte Hiiraan Online.

La frappe est intervenue une semaine après que l’affilié d’Al-Qaïda en Afrique de l’Est, El-Shebab, a mené une série d’attentats-suicides à Mogadiscio en vue de perturber les élections législatives en cours. Le groupe terroriste a récemment multiplié les attentats dans le but de délégitimer le gouvernement fédéral FGS et saper le soutien de la part de la communauté internationale, en particulier l’Union africaine, confie une source officielle. Le FGS a eu du mal à freiner l’insurrection, car il contrôle et gouverne le territoire de cinq des six États fédéraux de la Somalie, le Puntland étant la seule exception. Bien qu’il s’agisse de la première frappe américaine contre les Shebab, en sept mois, l’Union africaine (UA) a joué un rôle essentiel dans le renforcement de la sécurité somalienne et l’inhibition de la propagation des attaques terroristes par le biais de sa mission en Somalie, l’AMISOM, a indiqué Hiiraan. Le mois dernier, l’UA et le FGS sont parvenus à un accord pour prolonger la mission de l’AMISOM qui devait expirer le 31 mars 2022.

Difficile reconquête des territoires aux mains des Shebab

La prolongation a également entraîné un changement de mission pour donner la priorité à la transition de la responsabilité de la sécurité vers les institutions somaliennes avec un accent accru sur la formation et le développement des forces, sous un nouveau titre, la Mission de transition de l’UA en Somalie ou ATMIS. Actuellement, l’AMISOM compte 22 000 soldats en Somalie et a contribué à empêcher une nouvelle conquête par les Shebaab. Alors que la mission a largement freiné les avancées des insurgés djihadistes, elle a eu un succès limité dans la reconquête du territoire, le déracinement des cellules militantes ou le maintien de l’élan opérationnel en raison de contraintes budgétaires.

En plus de la frappe aérienne à Duduble Hiran, l’Armée nationale somalienne (SNA) a mené des assauts contre des bases Shebaab dans le Moyen Shabelle en utilisant leurs commandos formés par les États-Unis connus sous le nom de « Danab ». Le général en chef de la SNA, Odowaa Yusuf Rageh, a affirmé que la frappe aérienne et les attaques qui l’accompagnaient avaient tué 60 militants Shebaab tout en détruisant leur principal bureau des impôts.

On se souvient qu’en décembre 2020, l’administration Trump avait retiré la quasi-totalité des 700 soldats américains stationnés en Somalie pour des missions de conseil et d’assistance, de sorte qu’aucune force américaine n’était sur le terrain pour accompagner l’armée nationale somalienne (SNA).

Pierre Oued.