Zoom sur Hyam Ali, l’inventrice d’un diagnostic pour dépister les maladies tropicales

La soudanaise Hyam Ali fait partie des scientifiques qui ont décidé de mettre leur savoir au service de l’humanité. Elle a réussi à mettre au point un outil d’imagerie médicale permettant de dépister les pathologies tropicales, notamment le mycétome, une maladie inflammatoire chronique provoquant de graves déformations.

Le mycétome est une maladie inflammatoire chronique qui provoque de graves déformations, pouvant aboutir à un handicap. La combattre implique de repérer la souche d’origine. La soudanaise Hyam Ali, spécialiste en imagerie médicale, diplôme obtenu au Ghana, décide de travailler sur cette maladie tropicale, méconnue, mais qui touche des populations au Soudan, notamment dans les zones marginalisées. Elle en fait le sujet de sa thèse qu’elle mène en partenariat avec l’université de Khartoum et l’Université d’Orléans en France. Grâce à ses recherches, elle mettra au point un mode de diagnostic simple, peu onéreux et utilisable dans les campagnes. Faute de financements pour lancer des campagnes de diagnostic à grande échelle, Hyam Ali a mis au point un outil d’imagerie médicale permettant de comparer les différentes souches de mycétome et de détecter plus rapidement leur présence dans les tissus des patients. Ces recherches vont permettre de diagnostiquer les organismes responsables du mycétome grâce à l’analyse des tissus biologiques. Ce procédé a l’avantage d’être moins coûteux que les tests moléculaires (ou PCR) et bien plus adapté aux besoins des zones reculées.

Actuellement enseignante de mathématiques à l’Université de Khartoum, Hyam Ali s’est aussi engagée dans la promotion des études supérieures auprès des jeunes filles soudanaises. Elle organise des campagnes de sensibilisation dans des écoles du Soudan pour encourager les filles soudanaises à faire des études universitaires. En raison des avancées scientifiques qu’elle a apportées dans le diagnostic du mycétome, elle a décroché en 2021, le Prix Jeunes Talents du programme « Women in science Africa » de la Fondation l’Oréal-UNESCO.

Roseline BADO