Des membres de divers partis politiques et des autorités traditionnelles ont défilé, le mardi 21 septembre dernier, dans les rues de Windhoek, pour dénoncer l’accord conclu entre le gouvernement namibien et l’Allemagne, concernant l’indemnisation pour le génocide commis par Berlin dans les années 1900, a rapporté apanews.net.

Environ 400 manifestants, menés par l’opposition et des chefs traditionnels des communautés affectées, ont défilé dans la capitale Windhoek, avant d’escalader une clôture pour entrer dans le bâtiment du parlement, arguant que la somme était trop faible, s’offusquant de ne pas être impliqués dans les négociations avec l’Allemagne, a relaté VOA Afrique. Ils ont exigé que le parti au pouvoir mette de côté l’accord, jusqu’à ce qu’il ait consulté de manière adéquate toutes les parties prenantes.

Les représentants Herero et Nama dénoncent “un accord bon marché”

En mai dernier, l’Allemagne a reconnu pour la première fois avoir commis un génocide à l’encontre des peuples indigènes Herero (Ovaherero) et Nama de Namibie entre 1904 et 1908. Après cela, elle est parvenue à un accord avec les négociateurs namibiens, en proposant un programme financier de 1,1 milliard d’euros sur 30 ans, pour l’acquisition de terres, la construction de routes ou l’approvisionnement en eau.

Selon apanews.net, le pacte a toutefois été critiqué par l’opposition namibienne ainsi qu’un groupe de chefs traditionnels représentant les tribus Herero et Nama de Namibie. Ceux-ci l’ont dénoncé comme étant un « accord bon marché », comparé aux « 75 milliards d’euros de pensions et d’avantages sociaux versés aux Juifs » par le régime nazi depuis 1949, après la fin de la seconde guerre mondiale, a poursuivi notre source.

« 1,3 milliard de dollars, voilà tout ce qu’ils offrent pour avoir liquidé 80 % de mon peuple et 50 % des Nama. Ils ont pillé notre pays et leurs descendants sont toujours installés sur nos terres« , s’est offusqué Nandiuasora Mazeingo, selon VOA Afrique.

Le gouvernement se félicite de l’accord

Le ministre de la Défense, Frans Kapofi, a lu, devant l’Assemblée nationale, une déclaration décrivant l’accord comme « une réussite, car la République fédérale d’Allemagne a accepté sa responsabilité dans le génocide”, selon VOA Afrique. « En fonction des négociations entre les parties, une amélioration des modalités de réparation, notamment sur le quantum, n’est pas exclue« , a-t-il affirmé, signalant que les autorités de Windhoek avaient exprimé leurs préoccupations concernant le montant des réparations promises par Berlin. Le président Hage Geingob avait, quant à lui, demandé au parlement d’approuver l’offre allemande et d’appeler à une renégociation ultérieure.

Notons que parmi les manifestants, figuraient des membres du Landless People’s Movement et du Popular Democratic Movement.  Deux partis d’opposition qui ont vivement critiqué  l’accord conclu par les deux gouvernements.

Leylatou TIENDREBEOGO