Proposé par le Président Faustin Archange Touadéra, l’avenir du “dialogue républicain” est incertain. L’opposition renonce à participer à cette assise qui devait réunir l’ensemble de la classe politique ainsi que les leaders de la société civile pour résoudre la crise qui secoue le pays pendant 8 ans.

Le retrait de l’opposition du “dialogue républicain” est parti d’un communiqué où elle a accusé le président Touadéra de vouloir faire lever l’immunité des députés de l’opposition, « foulant ainsi au pied l’exigence de la décrispation politique et de la création d’un climat apaisé pour aller au dialogue ».
Selon la coalition de l’opposition démocratique (COD-2020) qui comprend 12 partis de l’opposition, citée par africanews, « le régime ne veut ni de la paix, ni du retour de la sécurité, ni de la réconciliation et surtout ni d’un dialogue devant regrouper les fils et les filles du pays ». Et d’ajouter que « par conséquent, la COD-2020 décide (…) du retrait de ses représentants du comité d’organisation du dialogue républicain ».

Pourtant, selon un membre du bureau de l’Assemblée nationale qui a requis l’anonymat, “on demande la levée de leur immunité dans le cadre des enquêtes visant François Bozizé”. Ex-chef de l’Etat de 2003 à 2013, ce dernier a pris la tête d’une rébellion créée en décembre pour renverser le président Touadéra, a-t-il souligné.
Selon notre source, les députés concernés par la levée de l’immunité parlementaire sont Anicet Georges Dologuélé, arrivé deuxième lors de la présidentielle de décembre 2020, Martin Ziguélé, arrivé troisième et Aurélien Simplice Zingas. Ces trois députés avaient déjà reçu une note leur interdisant de quitter le territoire centrafricain en début d’année.

Après les COD-2020, le parti de Martin Ziguélé, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) a aussi annoncé, dans un communiqué, son retrait du travail préparatoire au dialogue et dit « tenir le pouvoir responsable de la situation ainsi créée », a rapporté africanews.

En rappel, la Centrafrique fait face à une grave crise, depuis 08 ans, ayant causé des milliers de morts et plongé dans une insécurité alimentaire certaines zones du pays sous l’emprise des rebelles.

Lucien DAKISSAGA