Le Conseil chrétien du Ghana (CCG) et le Conseil pentecôtiste et charismatique du Ghana (GPCC) ont exhorté le Parlement à accélérer l’adoption du projet de loi de 2021 sur les droits sexuels humains appropriés et les valeurs familiales ghanéennes, a indiqué le Ghana News Agency (GNA).
Les deux conseils, dans leur adresse, ont encouragé les citoyens à envoyer leurs mémorandums d’appui au projet de loi visant à protéger la nation contre « la corruption et la décadence morale des unions de même sexe », indique le GNA. Une déclaration conjointe signée par le révérend Cyril GK Fayose, secrétaire général de CCG, et le révérend Emmanuel Barrigah, secrétaire général du GPCC, a appelé le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo à signer le projet de loi après la procédure régulière. Le communiqué indique qu’en tant que chrétiens, les deux conseils ont soutenu la Bible comme leur guide principal et ont considéré les LGBTQI, sous toutes ses formes, comme un « comportement inacceptable que Dieu désapprouvait ». « De plus, il est étranger à la culture ghanéenne et au système de valeurs familiales et, en tant que tel, les citoyens de cette nation ne peuvent pas l’accepter », indique le communiqué.
Une société libre, applaudie à l’étranger
Il faut dire que le Ghana est un pays conservateur. Selon un sondage de 2018, les trois quarts de la population soutiennent les discours homophobes. Cependant Akufo-Addo qui essaie d’attirer les Afro-Américains et la diaspora pour qu’ils s’installent dans le pays est dans l’embarras avec ce projet de loi. Le Ghana a déjà réussi à faire venir des entreprises comme Twitter, notamment en raison de son respect des droits, selon RFI. Les parlementaires favorables au texte affirment que l’homosexualité est étrangère à la culture ghanéenne. Le Ghana Center for Democratic Development, de son côté, affirme que, si le Ghana est « tant applaudi » à l’étranger, c’est justement parce qu’il est une « société libre ». La sortie des confessions religieuses sur l’accélération du projet de loi risque encore d’écorner cette image de société libre ghanéenne.
Sources : GNA, RFI Pierre Oued