Mannequin fétiche d’Yves Saint Laurent dans les années 1980, Katoucha Niane, disparue prématurément, avait engagé un combat sans merci contre l’excision. Elle est l’un des premiers top modèles noirs
On la surnomme la «Naomi Campbell francophone» ou encore la «princesse peule». Fille de l’écrivain Djibril Tamsir Niane, Katoucha est née le 23 octobre 1960, à Conakry en Guinée. Katoucha Niane ou Katoucha Tamsir Niane est l’un des premiers top modèles noirs, et fut l’égérie d’Yves Saint Laurent.
Elle commence sa carrière de mannequin en France dans les années 1980, en étant mannequin-cabine chez Lanvin, puis en défilant pour Thierry Mugler. Surnommée « la princesse peule » dans le milieu de la mode, Katoucha Niane devient l’égérie d’Yves Saint Laurent, succédant à Rebecca Ayoko. Dans la continuité, elle tente une carrière de styliste et réussit trois défilés, le premier grâce à son ami Raymond Visan, au Buddha bar, le second à l’Espace Cardin et le dernier à l’École des Beaux-Arts.
En 1988 elle avance sur le podium du défilé haute couture de Saint Laurent avec l’une des robes les plus exceptionnelles du couturier et qui restera comme une de ses créations majeures, l’hommage à Braque avec sur le bustier une guitare et des oiseaux. Katoucha Niane est alors son mannequin vedette, originaire de Conakry en Guinée, éclipsant toutes les autres par son élégance, la finesse et la pureté de ses traits, son allure.
De fil en aiguille, Katoucha s’impose sur les podiums et devient l’une des premières mannequins noires. Elle devient vite l’égérie de grandes maisons de couture comme Christian Lacroix ou Yves Saint-Laurent. Chaleureuse et spontanée, Katoucha abandonne les podiums pour monter en 1994 une petite maison de prêt-à-porter. Sans s’éloigner jamais de son couturier préféré, « Monsieur », comme elle l’appelle: lors de la finale de la Coupe du monde de football en 1998, elle défile avec quelque 300 autres mannequins pour la rétrospective Yves Saint Laurent dans le Stade de France.
Une dame engagé dans la lutte contre l’excision
En 2005, elle participe à une émission de télévision où elle guide et conseille des candidates au métier de mannequin. A Dakar, elle poursuit l’expérience avec « Ebène Top Model » pour lancer de jeunes mannequins africains. Mais, surtout, Katoucha s’implique dans la lutte contre la pratique ancestrale de l’excision en créant sa propre association, KPLCE (Katoucha pour la lutte contre l’excision). En septembre 2007, elle publie le livre Dans ma chair coécrit avec Sylvia Deutsch, récit de sa vie et témoignage de son excision. « J’ai choisi celui contre l’excision. Je travaille avec Tostan, une ONG formidable qui ne fait pas étalage de la barbarie: pas de campagne avec des photos de petites filles en pleine mutilation », expliquait-elle dans une interview.
Un an plus tard, en 2008, elle disparaît de la péniche qu’elle partage avec son mari, architecte. On repêchera son corps quelques jours plus tard. Les enquêteurs concluent à une mort accidentelle mais sa famille dépose une plainte pour meurtre. Elle est inhumée le 14 mars 2008 à Conakry. Elle était mère de trois enfants.
Source: Wikipédia, La Dépêche, Humanie.fr, 20minutes.fr
Fatimata COMPAORE