Un conflit sans fin dans la région éthiopienne du Tigray, prévient l’UNICEF

Plus d’un million de personnes sont déplacées dans la région éthiopienne du Tigray

Des rapports inquiétants ont continué à émerger sur des abus généralisés contre des civils dans la région éthiopienne du Tigray, près de six mois après le début du conflit, a déclaré mardi 20 avril 2021, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Malgré une accalmie dans la guerre entre l’Etat fédéral et la région de Tigre , «il n’y a pas de fin claire en vue» au conflit, a déclaré le porte-parole de l’UNICEF James Elder, après son retour d’une visite dans la région du nord de l’Éthiopie.Il a indiqué à l’AFP que plus d’un million de personnes avaient été déplacées, notant que les combats se poursuivaient et que la sécurité restait un problème majeur. L’UNICEF était «préoccupé dès le début par les dommages que cela allait causer aux enfants, et malheureusement, de telles craintes se réalisent». Le conflit est le résultat de mois d’escalade des tensions entre le gouvernement éthiopien et la force régionale dominante, le Front de libération du peuple du Tigray (TPLF), incitant le premier ministre Abiy Ahmed à ordonner une offensive militaire après que les rebelles ont attaqué une base de l’armée fédérale. En l’espace de quelques jours, des milices de la région voisine d’Amhara s’étaient jointes à la mêlée, apparemment suivies par des troupes de l’Érythrée voisine, rivale de longue date du Tigray.Selon le gouvernement, la région avait été sécurisée à la fin du mois de novembre, mais la résistance du TPLF s’est poursuivie, au milieu d’accusations d’exécutions extrajudiciaires et de violations des droits de toutes parts. 

Le bien-être des enfants est une préoccupation majeure pour l'UNICEF

Enfants victimes

M. Elder a souligné l’impact sur les femmes et les filles, le qualifiant de «crise de protection». Parmi les quelque un million de personnes déplacées par la violence, il y a des enfants qui ont terriblement souffert, a expliqué le responsable de l’UNICEF. Outre la crise de l’éducation, la région du Tigray est également en proie à une urgence nutritionnelle, liée au pillage et à la destruction de centres médicaux et de systèmes d’irrigation coûteux dont les communautés agricoles ne peuvent se passer. «Nous avons eu une évaluation récente dans 13 villes et plus de la moitié des forages ne sont pas fonctionnels», a déclaré M. Elder. Le porte-parole de l’UNICEF a également exhorté tous ceux qui ont une influence sur les acteurs militaires impliqués dans le conflit à condamner les violations des droits contre les civils. «Des violations graves et continues des droits de l’enfant» ont été signalées par des victimes, a-t-il déclaré.

K.Fiakofi