L’ex-président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), est décédé, le dimanche 16 janvier à Bamako, à l’âge de 76 ans, a annoncé sa famille dans la mi-journée de dimanche. Elu président du Mali en septembre 2013, il avait été renversé par des militaires en août 2020.

Ibrahim Boubacar Keïta (souvent désigné par ses initiales IBK), ancien président malien est mort le 16 janvier 2022 à Bamako. « Il était 9h ce matin, quand on a constaté la mort du président, celui qu’on appelle communément IBK », a expliqué un membre de la famille d’Ibrahim Boubacar Keita, cité par RFI. Il était un homme d’État malien, président de la République du 4 septembre 2013 au 18 août 2020. Le 1er septembre 2020, il a été hospitalisé après avoir été victime d’un léger accident vasculaire cérébral. Quatre jours plus tard, il se rend à Abou Dabi, aux Emirats arabes unis pour se soigner. Il revient au Mali, le 21 octobre 2020.

Né le 29 janvier 1945 à Koutiala, l’ancien président malien a fait ses études secondaires en France au lycée Janson-de-Sailly à Paris. Il étudie à la faculté des lettres de l’université de Dakar puis à l’université Panthéon-Sorbonne et à l’Institut d’histoire des relations internationales contemporaines (IHRIC), rattaché auprès de la même université. Il est titulaire d’une maîtrise d’histoire et d’un diplôme d’études approfondies en politique et relations internationales.

Carrière professionnelle

Après ses études, Ibrahim Keïta est chargé de recherche au CNRS et enseigne les systèmes politiques du tiers monde au centre Pierre-Mendès-France, annexe de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. De retour au Mali, il devient conseiller technique principal du Fonds européen de développement (FED), chargé de la mise en œuvre du premier programme de microréalisations par la Communauté économique européenne au Mali. Il est ensuite directeur-représentant de Terre des Hommes France (TDHF), ONG française et internationale pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Parcours politique d’IBK

Ibrahim Boubacar Keïta avait été Premier ministre de 1994 à 2000 sous la présidence d’Oumar Konaré. Avec ses partisans, il fonde le Rassemblement pour le Mali (RPM), formation qu’il préside depuis juin 2001. Il échoue ensuite à l’élection présidentielle de 2002. En 2013, il est finalement élu et accède au palais de Koulouba, le siège de la présidence malienne à Bamako. Il sera réélu en 2018 face à Soumaïla Cissé, alors leader de l’opposition (décédé en décembre 2020 du Covid-19). Après plusieurs années de reports du scrutin, et malgré la pandémie de Covid-19 qui frappe le Mali, l’enlèvement du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé et de son équipe de campagne ainsi que de plusieurs agents électoraux et observateurs par un groupe djihadiste, et les menaces de représailles faites par des groupes terroristes envers les électeurs, Ibrahim Boubacar Keïta décide, contre l’avis de son opposition, de maintenir les élections législatives à la date 19 avril 2020. C’est le début de la crise politique de 2020 au Mali.

Renversement d’IBK

Le 18 août 2020, vers 16 h 30, Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, sont arrêtés par une garnison de militaires en révolte. Les deux dirigeants sont conduits à Kati, où se trouve le camp militaire Soundiata-Keïta, à 15 km de Bamako. La nuit suivant son arrestation, le président de la République, toujours détenu par l’armée et les putschistes dans le camp militaire de Kati, annonce, masque sur la bouche, la dissolution du parlement et du gouvernement, ainsi que sa démission de ses fonctions de chef de l’État. Le 27 août 2020, après des négociations avec la CEDEAO, la junte annonce la libération d’Ibrahim Boubacar Keïta, cependant assigné à résidence avec un accès restreint à internet et aux réseau téléphoniques, et privé de visites.

Sources : Wikipédia ; Financial Afrik
Leylatou TIENDREBEOGO