L’ancien Premier ministre José Maria Neves a été élu dimanche président du Cap-Vert avec 51,5 % des suffrages exprimés, selon les résultats provisoires publiés par la commission électorale.
José Maria Neves, 61 ans, membre du Parti Africain pour l’Indépendance du Cap-Vert (PAICV) et chef du gouvernement de 2001 à 2016, a recueilli 51,5% des suffrages, soit une majorité absolue nécessaire pour être élu dès le premier tour, selon ces résultats portant sur 97% des bureaux de vote ont indiqué plusieurs sources concordantes. Il devance largement Carlos Veiga, du Mouvement pour la démocratie (MPD, centre droit, majoritaire au Parlement). Carlos Veiga, 71 ans, autre ancien premier ministre de 1991 à 2000, a obtenu 42,6% des suffrages, selon les mêmes résultats cités par nos sources. Carlos Veiga, qui avait déjà perdu en 2001 et 2006 contre le candidat soutenu par le PAICV, Pedro Pires, a reconnu sa défaite devant les télévisions et félicité son adversaire.Ces résultats doivent encore être validés par la commission électorale.
Cinquième chef de l’Etat du Cap-Vert indépendant
Ce sont au total, 398 864 Cap-Verdiens, dont plus de 56 000 à l’étranger, qui étaient appelés à choisir un candidat parmi un record de sept concurrents, tous des hommes, pour prendre la tête de cet archipel volcanique dans l’Atlantique au large du Sénégal selon le site d’information Le temps. L’abstention a atteint 51,7% des inscrits lors de ce scrutin. Il s’agissait de désigner le cinquième chef de l’Etat du Cap-Vert indépendant à la suite de Jorge Carlos Fonseca, du MpD. Élu en 2011 et réélu en 2016, il était dans l’impossibilité de briguer un troisième mandat consécutif. Depuis l’instauration du multipartisme en 1990, 15 ans après l’indépendance vis-à-vis du Portugal, le PAICV et le MPD se sont partagé le pouvoir et ont pratiqué une alternance sans heurts vantée par les défenseurs d’une démocratie sur le reculoir ailleurs en Afrique de l’Ouest. José Maria Neves prend la tête d’un pays de 550 000 habitants affichant un des PIB par individu les plus élevés d’Afrique de l’Ouest et a connu des années de croissance soutenue. Mais l’économie, dépendante à 25% du tourisme essentiellement européen, également tributaire des versements de la nombreuse diaspora et de l’aide au développement, a durement accusé le coup du Covid-19. La pandémie a accentué les effets d’une sécheresse aggravée ces dernières années.
Oumou Konaté