Erythrée : L’administration Biden accusée d’amplifier le conflit au Tigré

L’Érythrée n’a reconnu qu’en avril que ses forces participaient à la guerre de plusieurs mois au Tigré.

Le ministre érythréen des Affaires étrangères a porté des accusations à l’encontre des Etats-Unis qui ont soutenu le Mouvement populaire de libération du Tigré (TPLF) au cours des 20 dernières années et pour la guerre actuelle dans la région  dans cette région du  nord de l’Éthiopie, indique le Washington Post.

Le ministre érythréen des Affaires étrangères accuse l’administration Biden d’attiser davantage le conflit et la déstabilisation » au Tigré. La sortie de l’Erythrée intervient après que les Américains ont accusé l’Erythrée d’avoir commis des exactions dans le conflit chez son voisin éthiopien. Osman Saleh, dans une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU publié lundi, a ainsi accusé, l’administration du président Joe Biden d’attiser davantage le conflit et la déstabilisation » par l’ingérence et l’intimidation dans la région. « L’objectif apparent de ces actes est de ressusciter les restes du régime du TPLF », a-t-il déclaré selon Al Jazeera. Il faut noter que Le TPLF a dirigé la coalition qui a dirigé l’Éthiopie pendant près de 30 ans jusqu’à ce que le Premier ministre Abiy Ahmed accède au pouvoir en 2018.

Éthiopiens et Érythréen accusés de nombreuses atrocités

Bien qu’Abiy ait promis que les opérations militaires seraient brèves, près de sept mois plus tard, les combats se poursuivent

Les tensions ont commencé à monter quand Abiy a entrepris de faire la paix avec son ennemi juré du TPLF, l’Érythrée, puis a envoyé des troupes gouvernementales éthiopiennes dans la région en novembre pour arrêter et désarmer les dirigeants du groupe, affirmant que c’était en réponse aux attaques du TPLF contre les camps de l’armée fédérale. On estime que des milliers de personnes ont été tuées dans la guerre qui a fait fuir un tiers des six millions d’habitants de la région, selon Al Jazeera. Les forces gouvernementales sont désormais alliées aux soldats de l’Erythrée voisine, qui sont accusés de nombreuses atrocités. La lettre de Saleh ne fait aucune mention des troupes érythréennes au Tigré, malgré les appels internationaux pour qu’elles se retirent, assure le Washington Post. Le ministre érythréen des Affaires étrangères a accusé le TPLF de mener une campagne de désinformation pour camoufler ses stratagèmes illicites pour s’armer et renverser le gouvernement d’Abiy et il a exhorté le Conseil de sécurité « à prendre les mesures appropriées pour réparer l’injustice ». Saleh a également critiqué la récente annonce du département d’État américain sur les restrictions de visa pour les responsables gouvernementaux et militaires actuels ou anciens érythréens et éthiopiens, affirmant que ce n’était que le dernier d’une série d' »actes unilatéraux d’intimidation et d’ingérence » toujours selon le Washington Post.

Pierre Oued.