Le Makoko de Mbé est un titre nobiliaire d’Afrique centrale, correspondant aux notions de roi ou chef de la localité de Mbé, actuel département des Plateaux en République du Congo
Depuis le décès du dix-septième Makoko, Auguste Nguempio, le 8 juin à Mbé à l’âge de 94 ans, la Cour royale passe une transition sans chef. Pour connaître quand sera désigné le dix-huitième roi des tékés et quels sont les critères à remplir, la reine Ngalifourou s’est expliquée aux Dépêches de Brazzaville, sous l’interprétation du porte-parole royal, le prince Louis Nsalou.
Interrogée sur la période à laquelle doit être désigné le roi, la reine Ngalifourou ou reine Ngantsibi, encore appelée femme de pouvoir, qui est en effet la seule à reconnaître l’authenticité et la légitimité des différents prétendants au trône, a fait savoir que c’est au début des premières pluies que l’on va désigner un roi. Ce n’est pas par vote, a-t-elle précisé, mais plutôt le conseil des grands électeurs, qui sont au nombre de cinq se retrouve autour d’elle, mène leur enquête de moralité et trouve la personne. « L’enquête de moralité va conduire à la définition des critères. Parmi ceux-ci, il y a l’honnêteté, l’obéissance, l’unité, l’amour, la moralité, a-t-elle précisé, selon Allafrica qui cite les Dépêches de Brazzaville. Après avoir trouvé la personne, cette dernière vient chez moi pour que je l’intronise dans sa maison avant de la présenter au public. Puis chaque dignitaire porte ses attributs. Le rituel consiste à induire le roi de la cendre de Nkwembali. Après ce rituel, on convoque tous les grands chefs des villages et même les autorités politiques », a-t-elle expliqué.
Selon notre source, L’actuelle reine Ngalifourou, petite fille de la première reine (décédée en 1956 et inhumée en 1957), en sa qualité de gardienne du « Nkwembali », dieu spirituel des Batéké, est la personne habilitée à transmettre le pouvoir au nouveau roi. Certes, elle n’est pas l’épouse du roi comme cela peut-être le cas ailleurs, mais elle est une personne très influente du royaume. C’est dans son sanctuaire, qu’on désigne un roi. Ainsi, cette influence fait que la femme qui est la gardienne du sanctuaire est appelée reine Ngalifourou.
Pour rappel, le dix-septième roi des tékés a été porté en terre, le 31 juillet dernier, dans l’intimité familiale. Un jour auparavant, la République lui avait rendu hommage au cours d’une cérémonie funèbre. Installé sur le trône royal, le 16 octobre 2004, le dix-septième Makoko, Auguste Nguempio, a régné pendant dix-sept ans. A l’occasion de ses obsèques, le ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo, qui a connu cet illustre personnalité qui incarnait un pouvoir traditionnel respecté dans la communauté téké, avait déclaré que le roi Auguste Nguempio était un homme pondéré.
Fatimata COMPAORE