Au moins 10.000 Camerounais ont fui, depuis mercredi, l’Extrême-Nord du pays, en proie à des violences intercommunautaires, et ont trouvé refuge au Tchad voisin, où les besoins humanitaires sont « pressants », a indiqué dimanche 15 août l’Onu à l’AFP.
Les affrontements entre pêcheurs et bergers, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, dans l’arrondissement du Logone-Birni, près de la frontière avec le Tchad, ont fait au moins 12 morts et 48 blessés, selon un bilan annoncé jeudi par les autorités camerounaises. Depuis, les violences se sont poursuivies, sans que les autorités ne communiquent un quelconque bilan. « Quelque 10.000 personnes ont fui depuis mercredi le conflit intercommunautaire et ont trouvé refuge à Oundouma, au sud de N’Djamena », la capitale tchadienne, a déclaré, à l’AFP, Iris Blom, représentante adjointe du HCR au Tchad, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. « Ces déplacés sont composés à 85% de femmes et d’enfants », a-t-elle poursuivi. « Les besoins pressants sont les services de santé, les abris et les vivres », a avancé Iris Blom qui estime que « cette hospitalité généreuse pèse lourd sur la population hôte ».
Réfugiés
Selon Midjiyawa Bakari, gouverneur du Logone-Birni,les violences sont parties d’un fait banal. « Quelques populations Mousgoums ont érigé des digues pour aménager leurs lieux de pêche » où « les bergers arabes Choas viennent abreuver leur bétail ». Selon le gouverneur, « un incident survenu entre deux personnes » a dégénéré en affrontements entre communautés. Les protagonistes ont utilisé des machettes, couteaux et flèches notamment, selon une autorité citée par l’AFP. « Nous avons pris des dispositions sécuritaires pour caser les réfugiés, les mettre en sécurité et sécuriser notre frontière pour éviter la transposition du conflit au Tchad parce que ce sont les mêmes populations qui vivent de part et d’autre de la frontière avec le Cameroun », a déclaré dimanche à l’AFP, Gayang Souare, gouverneur du Chari-Baguirmi, où se trouvent les réfugiés. Selon lui, des familles ont accueilli certains déplacés et d’autres ont trouvé refuge dans des écoles et des églises.
Source: APF/ rtbf.be
K. FIAKOFI