2008 : le capitaine Moussa Dadis CAMARA révolutionnait la scène politique

Alors que le peuple guinéen enterrait son Président Lansana Conté, Dadis Camara, le Président du CNDD, junte militaire préparait son coup pour prendre le pouvoir. Surpris, les guinéen assistaient impuissamment à l’arrivée au pouvoir de Dadis Camara qui s’autoproclame président de la République de Guinée le 24 décembre 2008. Mais son règne n’a duré que quelques mois pour ne dire un an tout au plus. Il sera contraint à s’exiler après une tentative d’assassinat le 3 décembre 2009.
Admirateur du président Thomas SANKARA, le Capitaine Dadis Camara voulais à tout prix suivre ses pas et marquer l’histoire à sa manière. Ainsi le 23 décembre 2018, quelques heures après le décès du Général Lansana Conté, le capitaine Camara faisait son entrée sur la scène politique avec cette prise de pouvoir à la tête d’un Conseil national du développement et de la démocratie, trois mois après sa prise du pouvoir, il semblait avoir pris une option sans retour. Celui de restaurer l’autorité de l’Etat, rétablir la dignité du guinéen, au sens noble du terme. Pour ce faire, il mène le combat sur plusieurs fronts. Ainsi sur le plan interne, avec le CNDD qu’il pilote habilement avec son homme de confiance, le Général Sékouba Konaté, Moussa Dadis Camara, rend la vie dure aux prédateurs de l’économie nationale. Des jugements sont engagés. Des personnalités, qui étaient autrefois intouchables, sont reprochées d’avoir gaspillé les maigres ressources du pays, devant les caméras de la télévision. Comme le faisait son idole au Burkina Faso, en attendant que leurs dossiers parviennent à la justice, c’est le Capitaine Dadis, assisté par ses collaborateurs des audits et de la justice qui leur fait parler à la place publique. Cependant sur le plan international, il livre une guerre sans pitié aux narcotrafiquants qui avaient transformé la Guinée en un narco Etat alors que Lansana Conté était au pouvoir. Là aussi, il paraît intraitable et impartial. Dans cette lutte, le fils aîné du défunt président, le capitaine Ousmane Conté, son ami de longue date, a été arrêté. Il a avoué sans ambages de faire partie du réseau de narcotrafiquants. Comme ceux qui sont tombés dans les mailles du CNDD, il attendait son procès. Audacieux, il menait ce combat contre les pools de la drogue latino-américains qui s’étaient fait une place en Afrique de l’Ouest. En ce moment, le chef de l’Etat bissau guinéen, Nino Vieira et son chef d’état-major général des armées, venaient d’être assassinés, et la mafia était pointée du doigt. Alors conscient du danger auquel il était exposé, il ne cessait de clamer « Je n’ai pas peur de mourir ». Dans la même lancée de purifier l’atmosphère en Guinée, il a attaqué les sociétés minières qui exploitent les richesses du pays des années durant, sans une retombée significative pour le pays. Là aussi, c’est un autre front intrépide et risqué. Car ce sont les intérêts de toutes les grandes puissances du monde qui seront secoués. Cette manière de gérer a fallu lui couter la vie. Ainsi, le 3 décembre 2009, alors que Sékouba Konaté est en voyage au Liban, Moussa Dadis Camara se rend au camp militaire Koundara, la base de son aide de camp et chef de la garde présidentielle, Aboubacar « Toumba » Diakité. Dans des événements à éclaircir, ce dernier tire sur Dadis Camara et le blesse à la tête. Touché à la tête et au cou, il est transféré le lendemain à Rabat. Il fut obligé d’abandonner le pouvoir et de s’exiler au Burkina Faso. En 2010, il tente de rentrer au pays pour conquérir à nouveau le pouvoir mais il est sommé de rester hors du pays s’il veut toujours jouir de sa liberté. Depuis lors Moussa Dadis Camara réside au Burkina Faso.

Wendmanegré. O/QNA