Afrique du Sud: l’ex-président Jacob Zuma plaide « non coupable » de corruption

A la tête de l’État entre 2009 et 2018, M. Zuma avait été contraint à la démission après une série de scandales

La lecture de la longue liste d’accusations retenues contre Jacob Zuma a duré plusieurs minutes: l’ex-président sud-africain, jugé pour corruption dans une affaire de pots-de-vin vieux de plus de 20 ans, a plaidé mercredi « non coupable » selon l’AFP.

Jacob Zuma et la filiale locale de Thales étaient convoqués devant la justice sud-africaine ce 26 mai 2021. Et pour cause, l’ancien président et le géant français de l’armement sont accusés de corruption, extorsion et blanchiment d’argent pour des faits qui remontent aux années 1990. Repoussées près d’une dizaine de fois depuis la réouverture des poursuites pour corruption, extorsion et blanchiment d’argent en 2018, les audiences de ce 26 mai ont pu finalement se tenir. Devenu maître dans l’art d’esquiver la justice, Jacob Zuma, 79 ans, est resté impassible devant le tribunal de Pietermaritzburg. Impeccable dans son costume sombre, masque sous le nez et paupières lourdes derrière de fines lunettes, il était entouré de nombreux soutiens et de plusieurs de ses enfants, selon l’AFP.

Menace  de boycotter les débats

Jacob Zuma ici avec son avocat entrain de discuter au tribunal

Jacob Zuma doit répondre de 16 chefs d’accusation de fraude, corruption et racket liés à l’achat, en 1999, de matériel militaire auprès de cinq sociétés d’armement européennes alors qu’il était vice-président du pays. Le ministère public promet d’aligner plus de 200 témoins pour examiner les faits. L’ex-président est accusé d’avoir empoché plus de quatre millions de rands (soit 235.000 euros) du géant français de la défense Thales, une des entreprises attributaires du juteux contrat d’une valeur globale d’environ 2,8 milliards d’euros. A plusieurs reprises, le juge Piet Koen s’est adressé directement à l’ex-président, demandant vu « l’ampleur de l’affaire », qu’il confirme en personne les propos de son avocat. Se mettant debout, Jacob Zuma a déclaré sans ciller: « Je plaide non coupable », indique l’AFP. Thales, également poursuivi pour corruption et blanchiment, a aussi déclaré plaider « non coupable ». Même si le procès a pu s’ouvrir, Jacob Zuma menace déjà de boycotter les débats.

Pierre Oued.