L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré lundi 21 juin 2021  qu’elle mettait en place une plate-forme en Afrique du Sud pour donner aux entreprises des pays pauvres et à revenu intermédiaire le savoir-faire et les licences pour produire des vaccins COVID-19.

Pour la  première fois, un « centre de transfert technologique » pourrait permettre aux entreprises africaines de commencer à fabriquer des vaccins à ARNm, la technologie de pointe désormais utilisée dans les injections de Pfizer-BioNTech et Moderna en aussi peu que neuf à 12 mois, a déclaré l’OMS.  A en croire le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus,la création de ce centre  annoncé, vise à améliorer l’accès aux vaccins sur le continent africain, où les infections et les décès par coronavirus ont augmenté de près de 40 % au cours de la semaine dernière. « Aujourd’hui, je suis ravi d’annoncer que l’OMS est en pourparlers avec un consortium d’entreprises et d’institutions pour établir un centre de transfert de technologie en Afrique du Sud », a déclaré Tedros  lundi à Genève . « Le consortium implique une société Afrigen Biologics & Vaccines, qui servira de plaque tournante à la fois en fabriquant elle-même des vaccins à ARNm et en fournissant une formation à un fabricant Biovac », a-t-il ajouté.Le scientifique en chef de l’OMS, Soumya Swaminathan, a déclaré à l’agence Reuters qu’il y avait plusieurs options sur la table, principalement des petites entreprises et des biotechnologies, ajoutant que  « Nous sommes également en discussion avec de plus grandes sociétés d’ARNm et espérons vraiment qu’elles se joindront à nous. » Pour rappel, Pfizer et BioNTech, avec Moderna, sont les principaux producteurs de vaccins COVID-19 utilisant la technologie de l’ARNm. »Nous pourrions voir dans les neuf à 12 mois des vaccins être produits en Afrique, en Afrique du Sud », a déclaré Swaminathan.

Changer le récit de l’Afrique

Au regard de l’espoir suscité ,le président Cyrille Ramaphosa a déclaré que l’initiative  changera le récit d’une Afrique qui est un centre de maladie et de faible développement . « Cette initiative historique est une avancée majeure dans l’effort international visant à renforcer la capacité de développement et de fabrication de vaccins qui mettra l’Afrique sur la voie de l’autodétermination », a-t-il déclaré . Se référant aux pourparlers à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur sa proposition de dérogation à la propriété intellectuelle sur les vaccins COVID-19, le  président sud-africain,a ajouté qu’ « Aujourd’hui est historique et nous voyons cela comme un pas dans la bonne direction mais il ne nous détourne pas de notre proposition initiale élaborée par l’Inde et l’Afrique du Sud selon laquelle nous devrions voir une dérogation aux ADPIC à l’OMC. ». Le président sud-africain a laissé entendre  que de nombreuses personnes dans les pays en développement « luttaient toujours pour accéder aux vaccins fabriqués par milliards dans le Nord ». Il a ajouté que la distribution inégale des vaccins était injuste, décrivant ceux des pays riches comme ayant des vies « valant beaucoup plus que celles des pays les plus pauvres ».

K.Fiakofi