L’Afrique est en marche vers la scolarisation de tous, définie par les Nations unies comme l’achèvement du cycle d’études primaires. Selon les statistiques de l’Unesco, 16 pays affichent de bons résultats. Cependant, le sud du Sahara reste la région où vit plus de la moitié des 59 millions d’enfants non-inscrits à l’école dans le monde.

L’Unesco a rendu publique la liste des pays les plus avancés quant à l’accès à l’éducation en Afrique. Ce classement tient compte du niveau d’achèvement du cycle primaire. Les 16 pays d’Afrique ayant les plus forts taux d’achèvement de l’école primaire sont :
Pays Taux Année des données
Égypte 105% 2019
Algérie 101% 2019
Botswana 101% 2013
Kenya 100% 2016
Maurice 99% 2019
Seychelles 99% 2019
Zimbabwe 98% 2013
Rwanda 97% 2019
Maroc 97% 2019
Tunisie 95% 2017
Namibie 94% 2018
Ghana 94% 2018
Eswatini 94% 2018
Af. du Sud 90% 2018
Cap-Vert 87% 2018
Togo 87% 2019
Source : UNESCO
Le constat fait au niveau de ce
tte liste est que les pays d’Afrique du Nord et les nations anglophones se démarquent, de même que des États faiblement peuplés.
L’avancée de ces pays en matière d’éducation se traduit par la mise en place de réformes importantes. En Egypte par exemple, l’école est obligatoire de 4 à 14 ans, incluant la maternelle et deux années d’école préparatoire avant le lycée. L’achèvement des études primaires est passé de moins de 36% à 93% entre 1979 et 1999, sous la présidence de Hosni Moubarak. Le Kenya a vu sa courbe d’achèvement du cycle primaire s’envoler entre 1970 (48%) et 1979 (88%) sous l’impulsion du père de la nation, Jomo Kenyatta. Elle a ensuite stagné jusqu’en 2005 (87%), avant de repartir à la hausse à la faveur de réformes majeures, notamment l’éducation gratuite pour tous au primaire en 2003, puis dans le secondaire en 2008.
Le cas du Togo s’explique par le régime autoritaire du général Eyadéma qui a contraint les populations au respect des directives étatiques et rendu l’école obligatoire de 6 à 15 ans. Également, une politique d’éducation universelle a été lancée sur la période 2014-25 pour répondre aux Objectifs de développement durable (ODD).
Par ailleurs, selon une analyse faite par Rfi, le Sénégal, le Bénin, le Cameroun et la Côte d’ Ivoire (61%, 64%, 65% et 79% d’achèvement du primaire en 2019) n’ont pas les réussites scolaires à la hauteur de leurs réputations ou de leur poids économique.
La Qualité de l’enseignement fait défaut

Certes, selon les chiffres indiqués par l’Unesco, l’Afrique avance en matière d’éducation, mais cela n’est qu’en quantité. La qualité de l’enseignement pose problème dans la majorité des pays, et pas seulement en Afrique, selon des ONG. « Le tiers environ des élèves après six années de scolarité ne sait pas lire une phrase », a noté ainsi la BAD. L’Unesco confirme : d’après une évaluation réalisée en 2010 au Cap-Vert, un tiers des élèves arrivant à la fin de l’enseignement de base ont un niveau considéré comme faible en portugais. Cela s’explique par plusieurs facteurs dont la surcharge des classes dans le système public ( jusqu’à 180 élèves contre 20 dans les écoles privées ) et la faible rémunération des instituteurs.
Le sud du Sahara traîne toujours les pas
Situé à 70% en 2012, le taux d’achèvement du cycle primaire plafonne toujours à 69% en Afrique subsaharienne en 2019 selon les données de l’Unesco (contre 92% en Inde et dans toute la région Moyen-Orient Afrique du Nord).
Le niveau de l’Afrique subsaharienne, le plus faible du monde, s’explique par « la participation des enfants aux tâches agricoles, le manque d’installations scolaires, le manque d’enseignants et les frais de scolarité » selon l’Unesco, sans oublier les États en conflit dans le Sahel et la Corne de l’Afrique.
Line Rose