En France, le président Emmanuel Macron, en compagnie de son homologue ghanéen Nana Akufo Ado, a reçu à l’Elysée la diaspora africaine le jeudi 11 juillet 2019. Les chefs d’Etats ont abordé durant deux heures avec les 400 personnalités sur des sujets d’intérêt et d’actualité en rapport avec les relations entre l’Hexagone et l’Afrique.
A l’initiative du président français, le jeudi 11 juillet 2019, il a été question pour les deux chefs d’Etats de discuter, par le biais d’un dialogue « interactif », avec ces 400 africains venus de tous les horizons (francophones, anglophones, hispanophones, lusophones, arabophones, etc.). Une grande première saluée par les diasporas africaines. Cette rencontre a aidé à « donner une autre image des relations entre la France et l’Afrique », selon l’Elysée qui précise que cet échange devait être organisé à l’occasion du premier anniversaire du discours d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, donc en novembre 2018. Mais il avait été repoussé probablement le temps de trouver l’interlocuteur avec lequel le président français pouvait échanger. Le président ghanéen a été donc choisi en tant que « ce référent africain ». Ce dernier a d’ailleurs rappelé que la diaspora était pour lui une priorité de son action politique. « Notre principale tâche c’est de transformer notre continent », a lancé le président ghanéen. « Il faut qu’on arrête de penser que le père Noël va venir pour développer notre continent. Il n’y a que nous qui pouvons développer le continent, il n’y a pas de père Noël », a-t-il ajouté souhaitant impliquer les diasporas dans le développement du continent. Les deux dirigeants ont insisté sur le dynamisme des échanges et sur le rôle des ambassadeurs de la diaspora. « Les diasporas (…) sont un formidable levier parce qu’elles connaissent les codes, elles ont les accès. Elles sont en quelque sorte nos meilleurs ambassadeurs et la meilleure façon sur le plan culturel, sur le plan économique, sur le plan sportif, sur le plan politique, de dire comment la France et l’Europe peuvent mieux travailler avec l’Afrique et développer ces liens nouveaux », a renchéri Emmanuel Macron lors des échanges qui se sont déroulés en anglais.
La question de la nouvelle monnaie ouest-africaine s’est invitée au débat
Peu de questions concernant le terrorisme ou l’immigration ont été évoquées lors du débat. Mais un sujet qui suscite le débat actuellement n’a pas été occulté : l’avenir du FCFA et la création de la monnaie unique de l’espace CEDEAO. En rappel, les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont adopté fin juin 2019 la monnaie unique de l’espace qui doit être mise en circulation à partir de 2020, ce qui signifie la fin du FCFA. Une décision qui est intervenue alors qu’actuellement, parmi les 15 pays membres de la CEDEAO, huit utilisent le franc CFA qui est imprimé en France dont une réserve est gardée à la Banque de France. Le président français, qui dit être attaché au succès pour l’intégration régionale de la Cédéao, a insisté sur l’utilité du FCFA. « On doit garder la part de stabilité que ça apporte mais on doit permettre à toute la région de s’intégrer pleinement dans un espace monétaire intégré », a-t-il déclaré. Pour le président ghanéen, ce projet de monnaie unique s’inspire du modèle européen. « Le développement de l’Europe a eu un impact énorme sur le niveau de vie des Européens et l’un des piliers essentiels de ce projet a été la monnaie unique », a indiqué M. Akufo-Addo.
Auguste Don de Dieu