Afrique : Un appel de dirigeants européens et africains « à un “new deal” » pour le continent

Le Sommet de Paris a permis de consolider un accord en vue d’une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux à hauteur de 650 milliards

La crise économique et sociale engendrée par la pandémie de l’ensemble du continent africain impose à l’échelle internationale un investissement massif dans la santé, l’éducation et la lutte contre le changement climatique, affirment Emmanuel Macron, Paul Kagame, président du Rwanda, Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud, et Macky Sall, président du Sénégal, dans une tribune au journal Le Monde cosignée par vingt-sept autres chefs d’Etat, de gouvernement, ou de dirigeants d’institutions internationales.

Un véritable «New Deal» doit être lancé pour permettre à l’Afrique de surmonter la crise du Covid-19 et d’éviter d’être distancé par les autres continents. En effet, cet appel a été initié par les présidents français Emmanuel Macron, sénégalais Macky Sall, rwandais Paul Kagame, et sud-africain Cyril Ramaphosa. En plus des initiateurs, 27 autres dirigeants européens et africains cosignataires, comme ceux de Côte d’Ivoire, de Tunisie et d’Égypte, mais aussi les princes héritiers saoudien et émirati Mohammed Ben Salman et Mohammed Ben Zayed, ont demandé plus de solidarité afin que l’Afrique puisse se sortir des difficultés économiques liées à la crise sanitaire, dans une tribune publiée mercredi par Le Monde. La pandémie de COVID-19 nous a appris à ne plus prendre à la légère les crises qui éclatent loin de nous. Tout événement, où qu’il se produise, peut affecter l’ensemble de la population mondiale. Voilà pourquoi il est si important de s’attaquer aux répercussions et à l’héritage que la pandémie laisse en Afrique, ont-ils déclaré. «Si le choc sanitaire est à ce jour mieux maîtrisé (en Afrique) qu’ailleurs, il pourrait cependant y être plus durable, profond et déstabilisateur pour l’ensemble de la planète», avertissent-ils.

Parvenir à «100 milliards de dollars au bénéfice du continent africain

Alors que d’autres régions entrevoient un relèvement rapide de leurs économies, l’Afrique ne lutte pas à armes égales face à la pandémie

«Alors que le Fonds monétaire international (FMI) estime que les pays africains auront besoin de 285 milliards de dollars (234 milliards d’euros] de financements additionnels d’ici à 2025, il n’existe ni plan de relance, ni mécanisme de création monétaire en vigueur pour mobiliser de telles ressources», s’inquiètent-ils. De ce fait, «l’Afrique ne lutte pas à armes égales face à la pandémie». Si des efforts ont été engagés pour la vaccination, notamment avec le programme Covax, «un investissement massif» est nécessaire «dans la santé, l’éducation et la lutte contre le changement climatique» en Afrique, selon la tribune. Qui appelle à «sanctuariser ces dépenses sans remettre en cause celles de sécurité et le financement des infrastructures, et sans retomber dans un nouveau cycle de surendettement».Il s’agit, en mobilisant l’ensemble de la communauté internationale, d’«aller plus loin» que le sommet sur le financement des économies africaines qui s’est tenu le 18 mai à Paris avec des promesses d’engager des discussions autour des «Droits de tirage spéciaux» du FMI. L’objectif est de parvenir à «100 milliards de dollars au bénéfice du continent africain et d’autres pays vulnérables», selon les signataires de la tribune.

Pierre Oued.