Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné, dimanche 04 juillet 2021, la libération de jeunes détenus du Hirak. Cette libération fait suite à la célébration, le lundi 5 juillet, du 59ème anniversaire d’indépendance du pays.

18 jeunes détenus, incarcérés pour avoir appelé ou pris part à des manifestations dans le cadre du mouvement de contestation du Hirak, ont été libérés  dans la soirée du dimanche 04 juillet 2021 et  l’opération se poursuit pour d’autres, selon un communiqué du ministère de la Justice, relayé par Le  Figaro. Cette mesure de clémence est traditionnelle chaque année à la veille de l’anniversaire de l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962). Le ministère de la Justice n’a cependant pas précisé le nombre de détenus concernés par cette mesure.

Plus de 300 militants du Hirak  incarcérés  

La Ligue de défense des droits de l’homme, a, quant à elle  selon RFI, jugé cette mesure insuffisante, car selon elle, « la répression s’accélère et que les arrestations continuent dans le pays ». Pour sa part, Zoubida Assoul, présidente de l’UCP, citée par RFI, estime que « libérer des détenus d’opinion est un aveu qu’ils ont étés injustement incarcérés, il faudrait arrêter ces poursuites contre des citoyens de toutes les franges de la société, qui n’ont fait qu’exercer leurs droits et libertés consacrés par la constitution et conventions internationales ratifié par notre pays ». Selon le Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD), plus de 300 personnes seraient actuellement en prison en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.

Né en février 2019 du rejet populaire d’un cinquième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika, le Hirak, un mouvement pacifique et sans véritable leadership, réclame un changement radical du système de gouvernance en place depuis l’indépendance.

Roseline BADO